Le 5 novembre, les électeurs américains voteront pour Kamala Harris ou Donald Trump comme président des États-Unis. A New York, dans le quartier « Little Caribbean », les Antillais suivent de près la campagne. A l’étranger les 1ers sont allés à leur rencontre pour connaître leurs attentes et leurs appréhensions.
Bienvenue à Petite Caraïbe ! Dans ce quartier de Brooklyn, Trinidadiens, Saint-Luciens et autres Afro-Américains de la Barbade et des Antilles françaises se côtoient. Les couleurs, la musique, les boutiques vous apportent un petit bout de Caraïbes en plein New York.
C’est ce qui a séduit Janluk Stanislas lorsqu’il s’est installé ici il y a cinq ans. Co-fondateur de la plateforme et du magasin Je suis Caraïbesle Guadeloupéen n’est pas encore citoyen américain mais il suit la campagne de près.
Les dérives de Donald Trump l’inquiètent. “Il a beaucoup de messages anti-immigration et d’une manière ou d’une autre, je suis aussi un immigrantil se souvient. Je suis antillais francophone, je ne suis pas que français, il y a une dynamique supplémentaire.»
L’ancien président américain n’hésite pas à véhiculer des propos mensongers et racistes comme le fait que les Haïtiens mangent des chiens et des chats. Au-delà du fait qu’ils polluent les campagnes, ils illustrent une radicalisation de la société américaine.
Certaines Antillaises comme Audrey Célestine, professeure martiniquaise à l’université de New York, s’inquiètent de l’éventualité d’un retour au pouvoir de Donald Trump. “C’est un peu étonnant parce qu’il annonce très clairement un programme très antidémocratique. Nous avons le sentiment que le travail de démantèlement des institutions américaines va se poursuivre dans un avenir proche.», note-t-elle.
Elle craint notamment une régression des droits des femmes : «Il existe un réel danger pour les femmes qui n’ont pas accès à l’avortement.« Les membres de l’organisation Queens Women March, qui vient en aide aux femmes en difficulté, envisagent également de voter pour Kamala Harris.
Mais New York reste une bulle cosmopolite qui vote démocrate, tout comme la Californie, contrairement au Kentucky ou au Kentucky. de l’Oklahoma qui sont des États pro-républicains.
Surtout, cette polarisation de la société américaine n’a rien de surprenant, selon Melvin Manchau. Ce Guadeloupéen est consultant en stratégie informatique. Il vit aux États-Unis depuis 16 ans, carte verte mais ne votez pas encore.
“Il n’existe aucun pays aujourd’hui où les questions d’immigration, les questions sociales, les relations entre hommes et femmes, les questions religieuses et culturelles ne sont pas au centre des débats.il pense. Et les Américains se posent les mêmes questions avec les mêmes difficultés.»
L’une de ses compatriotes guadeloupéennes, Marilyne Cox, croit en la victoire de Kamala Harris. Agente au consulat de France, elle a même pris la nationalité américaine en 2016, en pied de nez à la première élection de Trump, élu fin 2016 et devenu président des Etats-Unis entre 2017 et 2021.
“On ne sait pas ce qui va se passer, mais pour le moment je ne préfère même pas trop y penser.elle avoue. Je préfère penser que c’est Kamala Harris qui va passer et puis, si elle passe, on verra.»
Comme Marilyn, 240 millions d’électeurs américains sont appelés aux urnes ce mardi 5 novembre.
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