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214 morts, de nombreux disparus
Selon le dernier bilan rendu public samedi soir par les autorités, 214 personnes sont mortes à cause des inondations. La grande majorité d’entre eux (210) sont morts dans la région de Valence, deux autres victimes ayant été signalées en Castille-la-Manche et une troisième en Andalousie.
Les autorités s’attendent à ce que le bilan s’alourdisse à mesure que les épaves de voitures entassées dans les tunnels et les parkings souterrains des zones les plus touchées sont désormais méthodiquement examinées. Le nombre exact de personnes disparues reste inconnu à ce stade.
Sur le terrain, la population reste confrontée à une situation compliquée, en raison des dégâts causés par les intempéries aux infrastructures de transport et de télécommunications. Dans de nombreuses communautés, des tas de voitures et de débris couverts de boue restent sur les routes.
« Cela fait trois jours que nous nettoyons. Tout est couvert de boue», a déclaré à l’AFP Helena Danna Daniella, propriétaire d’un bar-restaurant à Chiva, une ville de 17 000 habitants à l’ouest de Valence, parmi les plus touchées par les inondations.
«C’est comme la fin du monde», ajoute cette trentenaire, qui se dit toujours sous le choc cinq jours après les intempéries. Les gens piégés dans les vagues déchaînées « demandaient de l’aide et nous ne pouvions rien faire (…) Cela rend fou. Nous cherchons des réponses et nous ne les trouvons pas.
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Les habitants attendent des renforts
Face à cette situation chaotique, M. Sanchez a annoncé samedi l’envoi de 5.000 soldats supplémentaires dans la région, portant leur effectif total à 7.500, soit le “plus grand déploiement de forces armées jamais réalisé en Espagne en temps de paix”, selon lui.
A ces militaires s’ajouteront 5 000 policiers et gardes civils chargés d’épauler leurs 5 000 collègues déjà sur le terrain. Un navire amphibie de la Marine espagnole comprenant des blocs opératoires est également attendu dans le port de Valence.
Vendredi et samedi, des milliers d’entre eux se sont rendus à pied vers les communautés les plus touchées, munis de pelles et de balais, afin de venir en aide aux sinistrés. Ces mouvements ont par endroits gêné les services de secours en bloquant les routes.
Cette situation a conduit les autorités à limiter l’accès à certaines localités. Le gouvernement de Valence a ainsi limité dimanche à 2 000 le nombre de volontaires autorisés à se rendre dans la banlieue sud de la ville et restreint l’accès à 12 localités.
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“Il ne reste plus rien”
Dans la banlieue de Valence, les opérations de ratissage et de nettoyage se sont poursuivies samedi, dans une ambiance lourde.
“Il ne reste plus rien”, a déclaré à l’AFP Mario Silvestre, un habitant de Chiva “résigné” face aux dégâts.
Dans sa commune, où vivent quelque 17 000 habitants, il n’y a pas de militaires, mais de nombreux gardes civils chargés de patrouiller dans les rues où de nombreuses maisons sont détruites. « Les politiques promettent beaucoup mais l’aide n’arrive que lorsqu’elle arrive », souffle cet octogénaire.
Samedi soir lors d’une conférence de presse, le président conservateur de la région de Valence, Carlos Mazon, a annoncé une batterie d’aides économiques et promis le retour à l’ordre, tandis que des actes de pillage ont été signalés dans plusieurs magasins, conduisant à l’arrestation de 82 personnes.
“Il y a des gens qui ont pu se sentir seuls, impuissants, sans protection et je comprends ça”, a reconnu l’élu. Mais « je veux envoyer un message clair, nous allons aider tous les ménages » qui en ont besoin, a-t-il poursuivi : « Nous sommes confrontés au défi de nos vies et nous allons trouver les solutions. »
Le gouvernement régional de Valence, et Carlos Mazon en particulier, font l’objet de critiques pour avoir envoyé mardi soir un message d’alerte téléphonique aux habitants, alors que les services météorologiques avaient placé la région en “alerte rouge” dans la matinée.
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