Les partisans de l’ancien président bolivien Evo Morales ont pris en otage plus de 200 soldats, selon le ministère bolivien des Affaires étrangères. Le pays connaît d’importantes manifestations antigouvernementales depuis la mi-octobre.
Des partisans de l’ancien président bolivien Evo Morales retiennent en otage au moins 200 militaires, après l’assaut de trois casernes dans le cadre de manifestations antigouvernementales qui ont débuté dans le pays il y a une vingtaine de jours, selon les autorités.
Ce vendredi 1er novembre, « trois unités militaires ont été attaquées par des groupes irréguliers dans la zone de Chapare, dans le département de Cochabamba, qui ont pris en otage plus de 200 militaires », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué destiné à la communauté internationale. . Ils ont également « saisi des armes de guerre et des munitions », a ajouté le ministère.
Dans la même région, le gouvernement bolivien a envoyé l’armée pour aider la police à dégager les routes bloquées par les partisans d’Evo Morales, qui dénoncent une « persécution politique » de leur leader, dont l’ambition est de revenir au pouvoir.
Morales a entamé une grève de la faim
Dans un premier temps, les autorités ont fait état de l’occupation d’une caserne d’un régiment par des manifestants vendredi à Cochabamba. Une Source de la Défense avait alors rapporté à l’AFP qu’une « vingtaine » de militaires étaient détenus.
Dans une vidéo diffusée par la presse locale et confirmée par cette Source, on voit 16 militaires entourés de paysans brandissant des bâtons pointus. “Le régiment du Cacique Maraza a été pris par des groupes de Tipnis, ils nous ont coupé l’eau et l’électricité, ils nous ont pris en otage”, raconte un militaire dans la vidéo.
Les Tipnis sont connus comme les territoires indigènes du Chapare, où Evo Morales, ancien producteur de coca et premier indigène à gouverner la Bolivie (2006-2019), possède sa base politique la plus solide.
L’ancien président a annoncé vendredi qu’il entamait une grève de la faim pour exiger un dialogue avec le gouvernement du président Luis Arce afin qu’il « établisse (…) des commissions de discussion politique et économique ». “Et pour que le dialogue soit viable, responsable et produise des résultats, je demande la participation des organisations internationales des pays amis”, a-t-il poursuivi.
Plus de deux semaines de troubles
L’ancien président a assuré que sa grève de la faim se poursuivrait « jusqu’à la libération de tous (ses) camarades » arrêtés par la police. Selon les autorités, 66 personnes ont été interpellées vendredi, s’ajoutant à une cinquantaine d’autres depuis le début des troubles, le 14 octobre.
Les partisans de l’ex-président bloquent depuis le début du mouvement une vingtaine de routes dans le centre de la Bolivie, soutenant leur leader empêché de se présenter à l’élection présidentielle de 2025 par une décision de justice le disqualifiant. Evo Morales, 65 ans, fait l’objet d’une enquête pénale pour des accusations de viol sur une jeune fille de 15 ans alors qu’il était à la tête du pays, ce qu’il nie.
Les protestations se sont étendues et les manifestants exigent également la démission du président Luis Arce, qu’ils accusent d’être responsable de la pénurie de carburant que connaît la Bolivie en raison du manque de devises étrangères pour l’acheter. Ancien allié d’Evo Morales, Luis Arce est arrivé au pouvoir en novembre 2020. Les deux hommes se disputent le contrôle de la gauche et l’investiture à la prochaine élection présidentielle.
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