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de nombreuses personnes âgées sont exposées au risque de pauvreté

Depuis le 1er novembre, le plan hiver est déclenché en Wallonie. AAvec la baisse des températures, les sans-abri sont encore plus vulnérables. Le « Plan Grand Froid » entre donc en vigueur pour augmenter les capacités d’accueil et d’aide.

En Belgique, selon l’agence nationale des statistiques, 2,1 millions de personnes sont menacées de pauvreté et d’exclusion sociale. Aujourd’hui, de nombreuses personnes âgées sont concernées. 17 % d’entre eux, soit près d’1 senior sur 5, sont à risque. L’occasion de se concentrer sur ce lancement de plans hivernaux. Nous sommes donc partis à leur rencontre, dans les rues de Charleroi.

Une fois que j’ai payé le loyer et les charges, il ne me reste plus rien.

J’ai dû travailler beaucoup pour ne pas avoir grand-chose. explains Micheline. « J’ai travaillé toute ma vie comme aide-soignante et aujourd’hui je suis seule et je dois tout compter, sinon je ne m’en sortirai pas. Mon fils m’aide parfois mais c’est vraiment difficile. Une fois que j’ai payé le loyer, les charges, il ne me reste plus rien.

Tout compter, ne pas s’offrir plus qu’un petit restaurant lors des grandes occasions, ne pas s’offrir des vêtements neufs, c’est aussi le quotidien d’Angela, 70 ans : “Je stresse chaque mois. Dès que je reçois ma pension… Je calcule tout pour pouvoir encore m’offrir un petit plaisir, comme un restaurant par exemple, mais jamais quelque chose de trop cher.

Anne-Marie, l’amie d’Angèle, est en couple : «Si je n’avais pas mon mari ? Je serai sous les ponts ! J’ai dû arrêter de travailler pour m’occuper de mes enfants, puis j’ai recommencé… Mais aujourd’hui je n’ai que 1000 euros de pension. Pourriez-vous vivre avec 1000 euros ?

Le logement, la principale difficulté

En , plusieurs associations alertent sur la situation des seniors. Là-bas, 69% des retraités ont été confrontés à une situation de dénuement au cours des 12 derniers mois et selon l’association Droit au logement pour tous, les expulsions de logements explosent à l’approche des vacances d’hiver et touchent de plus en plus les seniors.

En Belgique, il n’existe pas de chiffres officiels récents mais en 2022, des chercheurs de la VUB et de l’ULB estimaient qu’il y avait 11 expulsions par jour à Bruxelles. “Le constat est alarmant en France, mais il est alarmant ici aussi et il est alarmant dans toute l’Europe. », explique Christine Mahy, secrétaire général du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. “Nous sommes confrontés à des difficultés croissantes face à une crise endémique du logement. Aujourd’hui, une partie de plus en plus importante de la société est contrainte de quitter son domicile, volontairement ou involontairement, car le loyer est trop élevé par rapport aux ressources du ménage. S’ils ne partent pas, à un moment donné, le ménage perd pied, les retards s’accumulent, des tensions surgissent avec le propriétaire et des procédures d’expulsion arrivent.», explique-t-elle.

Manger ou se faire plaisir : le dénuement croissant de nos aînés

Sur le marché de Charleroi, Anne-Marie nous raconte : «Je me suis fait plaisir et je me suis acheté des fruits pour 4 euros. Plus, je ne pouvais plus.

Christine Mahy rencontre cette réalité au quotidien sur le terrain : « LLes privations sont multiples, elles portent généralement sur la santé mais aussi sur l’alimentation ou encore sur toute activité extérieure. Il y a aussi la privation d’énergie, avec des seniors qui ne se chauffent plus parce que c’est trop cher.

Je me suis fait plaisir et je me suis acheté des fruits pour 4 euros. Plus, je ne pouvais plus.

Angèle et Anne-Marie s’estiment chanceuses d’avoir une bonne assurance : «Il nous fallait continuer à payer notre assurance hospitalisation. Nous nous en sommes bien sortis parce que nous avions tous les deux un cancer… Pouvez-vous imaginer sans ça ? C’était la fin des haricots !», plaisante Anne-Marie.

« Un grand plan droit au logement plutôt que des plans grand froid répétitifs »

Il faut un grand plan structurel pour résoudre le problème du logement tout au long de l’année», estime Christine Mahy. “Parce que les gens qui vivent dans la rue, sans abri ou dans des logements précaires, vivent dans ces conditions toute l’année. Il est donc vrai que l’hiver est particulièrement inquiétant, mais on voit que le changement climatique nous dit aussi qu’il y a bien d’autres périodes de l’année qui sont tout aussi inquiétantes.

Le spécialiste ne remet pas en cause l’utilité des plans hivernaux : «Ils apportent du réconfort, les gens se sentent un peu moins abandonnés. Mais ce n’est pas la solution au problème.

Pour le secteur, l’urgence absolue est un plan de logement : «Il faut un grand plan de droit au logement plutôt que des plans grand froid répétitifs», explique Christine Mahy. “Alors que le logement devrait être le lieu de la sécurité, il est aujourd’hui devenu le lieu de l’insécurité. C’est ce dont les gens ont le plus peur aujourd’hui : vais-je garder ma maison ? Vais-je trouver un logement ? Est-ce que je pourrai payer mon logement ? N’aurais-je pas trop froid chez moi ? Ce n’est pas normal.

 
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