Il tire plus vite que son ombre. Tout le monde connaît Lucky Luke, célèbre héros de bande dessinée. Un personnage culte, qui a déjà eu l’honneur d’une aventure au cinéma, et qui devrait prochainement reprendre vie à l’écran dans une série préparée par France Télévisions. Lucky Luke compte pas moins de 80 albums sortis sur 70 ans. Héritier de la saga depuis 2016, Jul, créateur de la série Silex et la villea déjà écrit les scénarios de quatre comics, en attendant la sortie imminente du prochain opus (voir ci-dessous). Il est également le personnage principal du documentaire Dans les bottes de Lucky Lukediffusé ce samedi 2 novembre sur Arte à partir de 20h50, dans lequel il se rend aux Etats-Unis pour confronter tous les archétypes de la bande dessinée (le Colt, le Stetson, les Indiens, le saloon, etc.) avec la réalité historique. Un projet passionnant, qui s’articule en trois parties et une vingtaine de thématiques différentes, avec des rencontres improbables, émouvantes, surprenantes. Un spectacle dans lequel l’artiste, à ne pas confondre avec son rappeur éponyme, qui a accueilli la flamme olympique en mai 2024, nous emmène dans les coulisses.
Jul : « La bande dessinée, c’est amusant, c’est le lieu de l’enfance »
Télé Loisirs : Comment avez-vous préparé cette émission pas comme les autres ?
Juillet : Nous avons fait une véritable expédition spéléologique à l’intérieur du Lucky Luke avec le réalisateur Xavier Lefebvre. 80 ans d’album, c’est énorme. Il fallait être sûr de nous, on relisait tous les albums, on mettait des petits post-it à chaque cactus, à chaque saloon. C’était un travail de décortiquement, on avait une sorte de dictionnaire mental des images de Lucky Luke. Ensuite, il a fallu trouver les gens et les endroits où nous voulions aller.
Comment s’est déroulé le tournage des différentes séquences ?
Juillet : Nous avons tourné dans dix États au total : Montana, Dakota du Sud, Dakota du Nord, Wyoming, Utah, Colorado, Arizona, Nouveau-Mexique, Louisiane et Mississippi. Nous parcourions parfois 700 kilomètres pour tourner une séquence. J’avais apporté un vieux Lucky Luke en français dans le coffre de la voiture. Il nous a beaucoup aidé à prendre contact. La bande dessinée, c’est amusant, c’est le lieu de l’enfance. Tout le monde lit des bandes dessinées, Lucky Luke était un ticket inattendu.
Jul : « J’ai vraiment aimé cuisiner des alligators »
Quelle a été votre rencontre la plus folle ?
Juillet : Ceux qu’on appelle dans le documentaire les les anciensces deux personnes âgées sur leur fauteuil roulant. C’est avec eux que nous sommes restés le plus longtemps. Nous avons été un peu forcés, car le drone que nous utilisions pour les plans larges s’est écrasé sur un arbre, visiblement le plus haut du coin et extrêmement épais. Tout le village est venu nous aider. Je suis monté à 30 mètres de hauteur pour récupérer le drone. Sinon, monter à cheval était aussi un énorme défi, je ne voulais pas paraître ridicule à l’écran. Il y a aussi une séquence où je me baigne dans un ruisseau, en fait, je me suis écrasé contre les rochers.
Quel a été le moment le plus amusant du tournage ?
Juillet : J’ai vraiment aimé cuisiner l’alligator. C’était bien étrange, dans une maison sur le bayou, perdue dans la nature. J’avais dormi là, j’entendais les insectes, les oiseaux autour.
Jul : « Dans les prochains Lucky Lukes, on parlera des Indiens autrement »
Vos commentaires prennent une grande place dans le documentaire…
Juillet : Je voulais qu’ils soient très bien écrits, pour que les adjectifs soient choisis. Il fallait qu’il aille au-delà de ce que l’on voit, pour donner une autre dimension, une profondeur ou un sens historique. Cela m’a pris des semaines à réaliser.
Que retenez-vous de cette aventure finale ?
Juillet : Ce projet et ce voyage m’ont donné envie de retrouver cette série. Le nouvel album de Lucky Luke (Un cowboy sous pression(sortie le 15 novembre 2024, ndlr.) découle de ce que j’ai appris en réalisant le documentaire. J’ai eu l’idée de cet album, dans lequel Lucky Luke doit arrêter une grève dans une usine de bière, alors qu’il tournait dans le Dakota du Sud et à Milwaukee, où 70 % de la population est d’origine allemande. C’est ici que l’on retrouve les inventeurs du Ketchup et des hot dogs. En plus, la grande plaine me fascinait, je voulais que ce décor soit presque un personnage. Je veux aussi parler des Indiens Navajo. Je ne le ferai plus jamais correctement “Indiens”à chaque fois ce sont des Indiens différents, avec des cultures différentes. Dans les prochains Lucky Lukes, nous parlerons des Indiens, mais différemment.
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