Dès vendredi, après avoir assuré sa première place sur la grille de départ de la course sprint, Oscar Piastri s’est dit prêt à jouer le jeu de Lando Norris et à se retirer pour l’aider à prendre plus de points dans sa lutte avec Max Verstappen pour le championnat du monde.
La question des consignes d’équipe a été débattue dès le GP de Hongrie, où Piastri a finalement pu décrocher son premier succès en F1, alors que Norris avait pris l’avantage grâce à une stratégie décalée. À une époque où Norris était plus en retard qu’aujourd’hui, McLaren se sentait “trop tôt» pour désigner un leader.
Piastri n’est pas mathématiquement exclu de la lutte pour la couronne mondiale mais la donne a changé, notamment après un GP d’Italie où l’absence de travail d’équipe aurait pu coûter la victoire au clan britannique. Depuis, McLaren assumait donner la priorité à Norris mais les occasions de voir Piastri l’aider directement restaient rares, entre un GP d’Azerbaïdjan qui a vu Norris éliminé en Q1, et deux courses difficiles pour son équipier à Austin puis au Mexique.
Ce samedi, avec les deux voitures en première ligne, la question se posait naturellement avant le sprint. Andrea Stella accepte de devoir gérer la délicate question des consignes et préfère même s’en féliciter, se retrouver confrontée à un tel dilemme étant finalement un luxe.
“C’est naturel de se compliquer la vie, car quand vous avez deux pilotes qui peuvent gagner des courses et une voiture qui peut gagner des courses, la première chose que vous devez accepter est qu’il n’y a pas de solution facile”a expliqué le patron de l’équipe McLaren à Motorsport.com. « Cela vous met déjà dans un bon état d’esprit pour gérer d’éventuelles difficultés. Mais comme je l’ai dit par le passé, nous travaillons dur pour nous mettre dans cette situation difficile. Nous devons mettre les éléments en place pour cela et nous sommes tous sur la même ligne : l’équipe, les pilotes.
Oscar Piastri et Lando Norris
Photo par : Lubomir Asenov / Motorsport Images
« Je dis toujours aux pilotes que c’est la chose la plus difficile à laquelle nous sommes confrontés dans notre carrière. C’est la seule chose à laquelle nous ne pouvons pas faire face avec des objectifs convergents. Cela étant dit, nous avons toujours de bonnes conversations, basées sur nos principes, qui sont de prendre le plus de points pour le championnat en étant le plus juste possible avec les deux pilotes.
Une consigne qui a tardé à être mise en œuvre
McLaren a cependant donné l’impression de prendre des risques pendant une grande partie du sprint. Piastri conservait l’avantage devant Norris en début de course et les deux hommes semblaient mieux performer que Charles Leclerc, alors troisième. McLaren a cependant estimé qu’un changement de position si tôt pourrait compliquer la course de Piastri et a préféré attendre.
L’Australien n’a cédé la tête à son équipier que juste avant une Virtual Safety Car en fin de course. Bien qu’il ait dû retenir Verstappen lors de la reprise de la course, Stella pense qu’il était difficile de donner l’avantage à Norris plus tôt.
« Nous savions que nous voulions échanger nos positions, mais nous attendions d’avoir le bon écart derrière Lando, car si nous échangeons et que l’autre voiture est menacée par le DRS, nous pourrions compromettre l’une des voitures. [nos] principes, à savoir le résultat maximum pour l’équipe. Alors on a observé, idéalement on a attendu d’avoir quelques secondes [d’avance]pendant quelques tours.
VIDÉO – Oscar Piastri s’efface devant Lando Norris
« Finalement, quand c’était deux secondes, au tour suivant c’était 1”2, donc on attendait la bonne opportunité. Nous ne voulons pas faire cela et générer une situation qui ne maximise pas le résultat de l’équipe. Nous savions que nous avions du temps, sauf avec le risque de la voiture de sécurité. Dès que nous avons vu le risque d’une voiture de sécurité en fin de course, nous avons dû accélérer le processus.
Stella a reconnu qu’il y avait “peut être” une opportunité d’échanger leurs positions plus tôt, mais ses pilotes n’avaient pas une avance suffisante : « Comme je l’ai dit, les écarts se déplaçaient un peu dans les secteurs et je n’étais pas totalement à l’aise à l’idée d’exposer Oscar à [la menace de] Leclerc, puisqu’à un moment Leclerc n’était pas lent du tout, au début. On voit un écart de deux secondes mais il y a aussi une séquence d’événements.
Commentaires recueillis par Jonathan Noble
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