La météo 2024 dans le Sud-Ouest a été pluvieuse mais était-elle joyeuse ?
Les feuilles tombent, les palombes passent, les jours raccourcissent. Apoderados et toreros se prononcent et se séparent à l’amiable. Bref, c’est l’automne. Il est temps de faire le point sur la météo que nous venons de connaître dans le Sud-Ouest.
Une découverte
Ce qui est sûr, c’est qu’elle était plutôt sombre quant aux personnages et à leurs élevages favoris.
A part, et nous pouvons débattre de la JPD de Dax, les élevages de stars ont échoué. Nuñez del Cuvillo, Victoriano del Río, Port de San Lorenzo, Jandilla, Garcigrande et d’autres Le Cinquième a réalisé des performances pour le moins mitigées. Sans grande force et anecdotiques dans le premier tiers sous le fer, ils exprimaient une noblesse sourde et manquaient de personnalité. Certes, dans le contexte triomphaliste ambiant, les oreilles étaient coupées mais l’ennui apparaissait souvent sur la piste.
L’époque gasconne des chiffres fut également pâle. Castille, Talavante, Roi Rocher (à l’exception de sa prestation à Bayonne), a entre autres souffert de l’état du cheptel. Pour certains, même l’état de forme lors des sorties finit par inquiéter. Daniel Luquéchérie du Sud-Ouest, a connu quelques après-midi triomphales. Il a néanmoins beaucoup plus “ramé” comme d’habitude lorsque des difficultés se présentaient. Ses faenas de 2024 ont eu beaucoup moins d’impact.
Pourtant, il y avait des taureaux.
Pourtant, il y a eu de grands moments dans nos arènes. LE Paille of Aire sur Adour, the Vic Fair, LE Santiago Domecq et le Marge de Dax, le Victorino Martine de Mont de Marsan vous a permis de vivre des moments intenses de tauromachie et pleins d’émotion sur la piste. On peut également citer le Juan Manuel Criado de Bayonne, les toros portugais d’Orthez dont l’excellent Veiga Teixeira.
Un triomphant qui n’est pas une figure
Le grand triomphant de cette saison dans le Sud-Ouest est Morenito de Aranda. Sa puissance, son envie et sa main gauche lui ont permis de sortir « un hombros » presque lors de toutes ses prestations. Il l’a fait devant des taureaux sérieux et exigeants. Sa prestation de Vic avec Les mains complexe dans un contexte dramatique, celui de Plumaçon avec Victorino Martin exigeant ou Victoriano del Ríoun pur doux décasté, de Dax laissé leur marque. D’autres toreros se sont démarqués. Nous pensons bien sûr à Clémente notamment à Dax lors du pardon de Delicado. Dans un autre enregistrement Jean de Castille à Vic, Solal à Villeneuve de Marsan, Ésaü Fernández agréablement surprenant à Dax (bien que décevant à Vic) a marqué des points. Juan Ortega était très intéressant à Bayonne mais incompris par une grande partie du public.
Pour les novilleros, on a vu trop peu Marc Pérez, Jarocho et Samuel Navalon chez nous. Pourtant, ces trois garçons ont cette fois dominé la montée du Novilleril. Nino Julien, Alexandre Chicarroa fait le travail et mérite d’être revu au niveau supérieur. Pedro Luis triompha à Roquefort et à Bayonne. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Pour d’autres, il est parfois trop tard pour le faire.
Remarques
Nous avons eu droit à quelques « mano a mano » dont le contenu les classe parmi les corridas les moins intéressantes de l’époque en raison de l’absence de réelle compétition entre les participants. Il semblerait que le bon vieux cartel composé d’un confirmé, d’un chiffre et d’un espoir reste le garant d’une compétition génératrice d’émotions.
Quant à la fréquentation de nos arénas, les optimistes diront que les grandes arènes ont bien rempli leurs tribunes. Les plus pessimistes diront qu’à quelques exceptions près, les arènes les plus modestes peinent à mettre du monde dans les rayons et jonglent pour ne pas perdre trop d’argent.
L’impact de l’évolution des publics et de la réglementation
Le public évolue évidemment. À plusieurs reprises, les présidents ont dû résister à des pétitions pour des trophées après des bajonazos ou une épée basse et efficace comme on l’écrit trop souvent. Certains ont résisté. D’autres ont cédé, ouvrant de grandes portes à la légitimité douteuse. L’évolution de Réglementation UVTF à travers certains de ses articles, il permet de clarifier le déroulement du spectacle taurin. En revanche, d’autres comme la remise de trophées au sonomètre sont bien plus discutables.
Celle qui concerne la modification du tercio de pique dans les arènes de troisième catégorie a très vite généré une dérive lors des premiers tercios. La possibilité de n’appuyer qu’une seule fois sur les taureaux s’est transformée en un simple pique quasi-systématique, quitte à le soutenir avec enthousiasme et une conviction trop affirmée. C’est sûrement un des points à surveiller à l’avenir, pour éviter une plongée définitive vers le fond de ce moment de la lidia si important et attendu dans les arènes du sud-ouest.
Pour conclurere
La saison 2024 dans le sud-ouest a suscité l’intérêt lorsqu’elle a montré qu’en prenant la peine de sortir des sentiers battus, les émotions peuvent être au rendez-vous. C’est une véritable matière à réflexion pour les organisateurs qui doivent aussi gérer le goût du grand public pour les stars. Remplir les arènes est crucial pour l’économie de la tauromachie et l’affirmation de notre culture méridionale. Il est difficile de trouver un équilibre pour satisfaire tout le monde. C’est un défi qu’il faut relever pour que 2025 soit une période de succès.
Comme nous avons choisi de faire appel à notre mémoire et à ce que les nombreux festejos de cette saison 2024 dans le Sud-Ouest y ont laissé empreinte, ce bilan est forcément subjectif. Vos commentaires sont les bienvenus.
Thierry Reboul
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