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un quartier animé et des habitants stupéfaits

«Ça aurait pu être moi, ça aurait pu être nous…» Junior a 16 ans et a appris les informations « vers 23 heures ». Ce vendredi 1est Novembre 2024, il se présente spontanément au centre d’activités des Couronneries lorsqu’il apprend qu’un échange entre habitants et élus s’organise, au lendemain de la fusillade.

Aucun média n’a eu accès à la réunion organisée au départ. Mais devant le centre, nous avons souhaité entendre les habitants du quartier. Une quarantaine est venue exprimer sa colère, sa tristesse et son inquiétude.

“Je connaissais trois des jeunes blessés”

Junior est né à Couronneries. Il a grandi là-bas. Il habite là-bas. Sa première pensée est “aux familles des blessés”. Après quelques minutes, il finit par confier : « J’en connaissais trois. Ce sont des jeunes du quartier que nous connaissons tous. Nous sommes allés à l’école ensemble. Je connais leurs parents. Je suis abasourdi. »

La violence de la fusillade l’a surpris : « Des amis m’ont dit que c’était un grand succès. Ces cinq jeunes ont été touchés par des balles perdues. Tout peut arriver si vite et changer. » Jeudi soir, il était au cinéma mais venait habituellement manger quelque chose sur la place de Coimbra. Junior répète comme pour prendre conscience des faits : “En fait, ça aurait pu être moi…”

“Je pense à la mère qui pleure son enfant”

Abdoul est venu avec son jeune fils assister à cet échange au centre d’activités. Ce vendredi matin, en apprenant la nouvelle, il a eu l’impression de se réveiller d’un mauvais rêve : «Jeudi soir, à 22h10, je dînais sur la place avec mon fils. Tout était calme quand nous sommes partis. Ce matin, j’ai eu la réaction d’un parent. Je pense à la mère qui pleure son enfant blessé à la tête. »

Abdoul est consterné par l’effervescence qui règne dans certaines sphères médiatiques : « Cette tragédie ne doit pas nous faire oublier tout ce qui se passe de bon dans ce quartier. Que ce quartier est, la plupart du temps, calme et paisible. Je ne veux pas que mon quartier soit exploité. » Pas question pour lui de nier qu’il y a un deal mais il ne veut pas réduire les Couronneries à ce trafic.

Un quartier de 10 000 habitants

Jean-Michel habite le quartier depuis quarante ans. Avec sa femme, ils ont vécu « la nécessité de venir discuter entre habitants ». Comme une communion salvatrice. Si l’échange n’a jamais été virulent entre habitants et élus, les choses ont néanmoins été dites sans équivoque : « Il faut donner des moyens à ce quartier qui est le plus grand de la ville avec 10 000 habitants. Parfois, on avait le sentiment d’être exclu. »

Certains ont pointé du doigt “le commissariat fermé depuis les émeutes”. D’autres aimeraient « plus d’éducateurs de rue ».

 
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