Alison Wheeler se sert un café, mais n’en a pas besoin pour se dynamiser. Dès que la conversation téléphonique commence, elle prend la main, propose d’inverser les rôles, de mener l’entretien. Puis, ni vite ni deux fois, elle passe à une autre idée : « Et si je te faisais écouter l’émission au téléphone ? » » Ses années de chroniques télé et radio, Tous les jours a La bande originaleont visiblement laissé des traces. Elle a une réplique acerbe et un humour tout terrain.
facétieuse et intrépide, elle donne l’impression de n’avoir peur de rien. Tout est dans le mot « impression », assure-t-elle. Parce que monter seul sur scène, pour la toute première fois, le rendait nerveux. « Certains soirs, je n’arrive pas du tout à contrôler ma fréquence cardiaque. Voir tous ces yeux de hibou dans le noir a son effet. »
Sa mère, le meilleur remède contre une grosse tête
Elle tempère : « C’est comme des montagnes russes : tu cries avant, mais après tu es content de l’avoir fait. C’est une peur agréable, pas du genre à vous projeter au sol. On ne sauve pas des vies, on ne les enlève pas, ça relativise ! » Surtout après avoir découvert les sensations que procure la scène : “Le rire d’une pièce est comme une guili au cœur”elle imagine.
Mais la Franco-Irlandaise, fille d’un kiné et d’un professeur d’anglais, se montre prudente : « Ces sensations sont très addictives et dangereuses. C’est pourquoi certains artistes deviennent fous. » Pour garder les pieds sur terre, rien de tel « juste un appel à sa mère, pour qu’elle te dise : “A quel point aviez-vous l’air mauvais dans cette interview…” »
Quelque chose pour lui rappeler « la vie de débauché, c’est la vie d’un artiste »loin de l’image qu’elle avait lorsqu’elle attendait d’être” point de repère « . Ce qui, aussi, fait s’interroger sur la pression qu’elle s’est imposée en intitulant son émission La promesse d’une nuit. « Avec ce truc de promesse, j’ai l’impression que certains pensent que je vais faire une sorte de spectacle burlesque.elle préfère plaisanter. Alors que je l’ai imaginé comme un « rendez-vous », une soirée de rencontre entre une jeune femme et son public. On passe un bon moment, on rigole, mais on ne s’en souvient pas forcément le lendemain. C’est mon côté cœur d’artichaut bouleversé. »
Une « Promesse d’une nuit » qui lui ressemble
Cependant, son spectacle n’est pas une affaire ponctuelle. De Studio Bagel où elle a commencé, dans ce tête-à-tête, grâce à son rôle de Miss Weather dans Canal+
et ses parodies de télé-achat ou de publicités, Alison Wheeler a imposé son cachet. Son imagination débordante, son sens de l’absurde, ses digressions barrées, ses parenthèses chantées, ses paroles prononcées et son caractère frisé qui, sans y toucher, met sur la table nombre de sujets féministes. sur Promesse d’une nuit est un concentré de tout cela : elle se moque de ses propres contradictions et de celles de ses contemporains, pousse le chant et revient à ses premières amours en diffusant, comme un“virgules”
cinq sketches vidéo. L’occasion d’apprécier ses talents d’actrice, déjà illustrés dans la série La pauvre je ne filme pas La vie de ma mère
et grâce à quoi elle jouera bientôt dans deux films. Une comédie sur le Festival d’Avignon, aux côtés de Baptiste Lecaplain, et un premier long métrage sur le « mermaiding », l’art de nager comme une sirène, aux côtés d’Aloïse Sauvage.
D’ici là, elle est attendue à l’Olympia du 7 au 11 janvier et poursuit sa tournée à travers la France, passant notamment par trois fois à Tours. Jamais la dernière à lancer une idée farfelue (et à nous faire rire), elle nous a mis au défi de crier « Frédéric Lopez », du nom de l’animateur de France Télévisions, lors de son entrée en scène… A bon escient !
Tours (Indre-et-Loire) accueillera à trois reprises le spectacle « La Promesse d’un soir » d’Alison Wheeler : les 5 et 6 novembre au Grand Théâtre et le 29 mars 2025 au Palais des congrès.
Studio Bagel est un collectif d’acteurs, d’auteurs et de comédiens actifs sur YouTube.
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