A l’occasion de la Toussaint et de la Toussaint, France Bleu s’est intéressée aux rites funéraires en France. Nous avons adressé une série de questions aux membres de la coopérative « Le Choix Funéraire », un réseau de pompes funèbres et de marbriers qui couvre toute la France. Une trentaine de professionnels nous ont raconté des souvenirs mémorables. Voici leurs histoires les plus insolites.
Flamenco au crématorium
Certaines cérémonies funéraires sortent de l’ordinaire. Plusieurs personnes qui nous ont répondu soulignent à quel point « la liberté qu’offrent les crématoriums en termes de cérémonies permet de vivre des expériences inoubliables. » Ainsi, Vincent, conseiller funéraire dans le Sud-Ouest, se souvient du décès du fondateur d’une association taurine et amateur de flamenco. « J’ai organisé, avec l’accord du curé, une cérémonie religieuse dans une arène. J’ai accompagné la famille au crématorium où je les ai invités à danser le flamenco devant le cercueil en tenant un verre de vin rouge à la main ». Pour ce professionnel, « une belle et atypique rencontre ».
Garde d’honneur et cortège de poids lourds
Encore une histoire d’une cérémonie hors du commun, celle organisée en hommage à un chauffeur de camion « respecté et passionné par les camions décorés ». « Un moment plein d’émotion et de respect » se souvient le professionnel. « Venus de toute la France, des conducteurs de poids lourds sont venus rendre un dernier hommage à celui qui a su allier son métier à sa passion. A l’issue de la cérémonie civile, les camions, véritables œuvres d’art sur roues, ont pris la route dans un impressionnant cortège mené par le corbillard. Parmi eux, deux des camions emblématiques du défunt : « Le Scarface » et « Les Narcos ».explique ce gérant d’une maison funéraire du Nord, « ces mastodontes de la route, parés de couleurs vives et de dessins personnalisés, portaient fièrement d’immenses portraits des défunts, réalisés sur des toiles en tissu, accrochés au dos. Le cortège s’est mis en route, faisant rugir les moteurs et dégageant une épaisse fumée noire. Les gens venus sans camions formaient une haie d’honneur de chaque côté de la route, applaudissant avec ferveur au passage du cercueil, témoignant de l’admiration et de l’affection qu’ils avaient pour leur ami. « .
La cérémonie a attiré plus de 500 personnes. Certains participants ont dû suivre l’événement en vidéo sur leur téléphone portable, rassemblés sur la place en face des pompes funèbres. Une cérémonie gravée dans la mémoire de cette professionnelle qui ajoute que, pour elle, « Écouter et comprendre les besoins de ceux qui sont en deuil est essentiel pour rendre un hommage authentique et significatif. »
Ti’punch autour du cercueil
« A la sortie de l’église, le cercueil du défunt était déposé sur la place prêt à être béni » remembers Jean-Christophe, undertaker in Ardèche. « La famille a improvisé un bar pour servir à toutes les personnes présentes un Ti’punch, car c’était la spécialité du défunt (Martiniquais). Ce moment était hors du temps, les gens venaient trinquer avec les défunts, les anecdotes abondaient et les larmes ont laissé place aux rires.
Une cérémonie aux flambeaux
«La cérémonie la plus atypique que j’ai faite»indique Sylvain, croque-mort en Occitanie, “C’est celui où j’ai rendu hommage au cimetière d’un petit village en avril vers 22 heures”. Sylvain se souvient qu’avec ses collègues des pompes funèbres, ils avaient « Mettez des spots et des torches sur l’accès menant au caveau, des musiciens jouaient ! Cela reste un souvenir incroyable et nous en parlons encore régulièrement avec mes collègues présents ce jour-là.
Quand les défunts sont « présents »
Un autre entrepreneur de pompes funèbres que nous avons interrogé a été marqué par une cérémonie que le défunt avait largement anticipée. Elle avait fait « un enregistrement vocal avant sa mort. Et on l’a joué pendant la cérémonie, elle s’est adressée à chaque membre de l’assemblée”. Encore une anecdote racontée par un professionnel basé dans la Manche, l’histoire d’un gentleman “qui jouait de l’accordéon, il avait préparé sa cérémonie en s’enregistrant en train de jouer et avait choisi ses photos pour le diaporama”.
Undertakers en chemises fleuries
Le défunt honoré ce jour-là n’aimait pas les couleurs sombres. C’est pourquoi Nicolas, gérant d’une maison funéraire en Camargue, a demandé à son équipe de porter des tenues hawaïennes lors de la cérémonie.
Escorte policière aux funérailles
Hervé, conseiller funéraire en Touraine, s’est souvenu d’une cérémonie sous haute sécurité. Une escorte policière était présente et les lieux avaient été bouclés, car un détenu figurait parmi les personnes rassemblées pour les funérailles. Autorisé à sortir de détention à titre exceptionnel, il est resté sous étroite surveillance, mais la cérémonie s’est déroulée sans tambour ni trompette. « En accompagnant une famille endeuillée, le maître de cérémonie est celui qui va, avec la famille, déposer le défunt dans sa tombe », ajoute-t-il. « Nous savons que ce que nous faisons est bien plus qu’un travail. »
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