La différence entre les élections américaines et le Muppet Show, c’est que les papys ne sont pas au balcon mais sur scène. On pensait avoir débranché l’octogénaire Biden, pour en avoir fini avec ses raviolis. Le démocrate a cru faire le bon choix, en prêtant main-forte, avec cette vidéo, pour répondre aux propos racistes lors du meeting de l’intenable Donald Trump. Et ce comédien douteux comparant Porto Rico à une île flottante d’ordures ! Kamala Harris, qui l’a remplacé in extremis dans la course à la Maison Blanche, ne le remercie pas. Qualifiant de conneries les partisans républicains, Joe Biden a jeté une centaine de balles dans la machine infernale, ce Barnum qu’est la campagne trumpiste. Et le Joker répond par un acte clownesque, conduisant un camion poubelle sous les acclamations de ses fans en qui il voit l’âme de l’Amérique.
Le président actuel devrait le savoir à la fin de sa course. Insulter le vote populiste est impopulaire. De retour chez lui, Tapie, un tyran, avait promis de faire tomber le FN en traitant ses électeurs de salopards. Nous savons ce qui s’est passé. Trump, as de la provocation, voit sa popularité monter lorsque la Justice s’intéresse à lui et son sex-appeal auprès du Rican moyen se nourrit de ses turpitudes. Au cinéma, il a droit à son biopic au vitriol sans que ses sondages n’en pâtissent. L’Apprenti révèle sa transformation de simplet à voyou. Et son triple secret : toujours attaquer, nier la vérité, ne jamais admettre sa défaite. Il l’appliquera jusqu’au bout pour se faire élire comme en 2016. L’avenir de la démocratie dans la plus grande démocratie se joue ces jours-ci. Quand l’histoire se répète, entre tragédie et farce, où s’opère le basculement ?
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