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Heetch reproche à ses concurrents Uber et Bolt d’abuser des promotions

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Chauffeurs VTC à Marseille, dans le sud de la , le 11 octobre 2024. CHRISTOPHE SIMON/AFP

En septembre, 80 % des trajets sur l’application VTC Bolt étaient en promotion : c’est ce qu’affirme Heetch, le troisième acteur du secteur, soupçonnant son concurrent estonien de vendre à perte pour rattraper le leader Uber, ce dernier utilisant aussi des promotions, dans une moindre mesure. « Cela illustre l’absence de règles parmi les VTC. Il est temps qu’un débat émerge pour encadrer ces promotions qui explosent depuis la rentrée chez Uber et Bolt”estime Simon Dabadie, directeur général de Heetch Europe.

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S’appuyant sur une analyse des données de Foxintelligence, une société qui extrait les données des boîtes mail des utilisateurs, M. Dabadie établit que 20% du volume d’affaires de Bolt depuis la rentrée est consacré à ces promotions, qui sont le plus souvent des codes de réduction. profitent aux clients, et plus rarement aux primes pour les conducteurs. Au final, 20 %, c’est un peu moins que la commission que Bolt facture pour chaque course (environ 22 %). Impossible donc, selon le patron de Heetch, pour Bolt de ne pas perdre d’argent. Dans l’état actuel des choses, l’entreprise estonienne n’a jamais été rentable, et Uber n’est devenu rentable qu’en 2023, après treize années de pertes.

Selon Simon Dabadie, cette subvention massive du marché, due à d’importantes levées de fonds, aurait des conséquences sur la viabilité des autres acteurs, notamment français, qui n’arrivent pas à suivre le rythme des deux groupes mondiaux : « Lorsque les plateformes se vendent à un prix qui ne permet pas de rentabilité du côté des entreprises et des conducteurs, cela est préjudiciable. » “C’est vrai qu’on ne peut pas lutter contre les promotions des géantsconfirme Dany El Oubari, co-fondateur de la jeune application Comin. Nous préférons nous appuyer sur le bouche à oreille pour fidéliser clients et chauffeurs. »

« Garantir un service de qualité »

« C’est difficile de se démarquer, et ça fait baisser les prix, car les deux grands se répondent sans cesse.commente Brahim Ben Ali, secrétaire général du syndicat FO-INV, qui a lancé la coopérative des chauffeurs Maze. J’ai contacté l’Autorité de la concurrence à plusieurs reprises, sans réponse. »

L’abus des promotions pourrait aussi habituer les usagers à des prix très bas, malgré l’existence de prix minimaux pour un trajet depuis 2023 (aujourd’hui 9 euros net pour le chauffeur). « Cela ne sert pas le secteur, car nous continuons à faire croire au client que la valeur marchande du service est négligeable, que transporter quelqu’un dans un véhicule privé ne coûte rien »judge Fabian Tosolini, national delegate of Union-Indépendants (CFDT).

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