Caroline Baudry (envoyée spéciale aux États-Unis) / Crédit photo : Matthew Hatcher / AFP
09h43, 30 octobre 2024
Donald Trump ou Kamala Harris ? Le résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis sera dévoilé dans une semaine. Les deux candidats jettent leurs dernières énergies dans les « swing states » avant l’élection qui s’annonce comme la plus serrée depuis un quart de siècle, selon les spécialistes.
Économie, immigration, avortement… Tels sont autant de thèmes phares de la campagne, sans oublier la délinquance. La candidate démocrate avance son expérience de procureur, la républicaine promet d’écraser la violence des gangs, notamment à Philadelphie, en Pennsylvanie, ville classée parmi les dix villes les plus dangereuses du pays avec plus de 550 homicides en 2021 post-covid, un enregistrer.
Dans le quartier de Germantown, l’un des plus criminels de la ville, les habitants vivent dans l’enfer de la violence et comptent par dépit sur Kamala Harris pour endiguer la crise.
«Je sors pour travailler et vivre»
Capuche rose et regard fuyant, cette jeune femme refuse de donner son prénom. Autour, des pâtés de petites maisons délabrées et contiguës. Théâtre de deux fusillades mortelles et de dizaines d’attaques au cours des six derniers mois.
« Je ne sais pas comment l’exprimer… Je fais juste ce que je dois faire. Je sors pour travailler et vivre. Dans cette situation, je suis seul. Je soutiens Kamala Harris, car elle peut mieux nous comprendre», assure-t-elle, convaincue par le candidat démocrate.
Une justice autodidacte
Exaspéré par cette terreur, Mazzie n’attend pas que les politiques agissent. La nuit, il patrouille ces ruelles avec d’autres hommes afin d’occuper l’espace public pour éviter les délits dans la rue. « Si nous ne le faisons pas, qui le fera ? La violence est si endémique et si écrasante que les gens écartent tout simplement l’idée de sorties qui ne seraient pas nécessaires. Et le fait que nous devons sortir, venir ici, pour nous assurer que l’endroit dans lequel nous vivons est « correct », eh bien, cela en dit long sur la réalité de la politique en Amérique », déplore Mazzie.
Les candidats sont déconnectés, maudit le colosse, casquette vissée sur la tête. Mais il votera pour les démocrates. Le discours de Trump est trop haineux, trop dangereux selon celui qui consacre ses nuits à apaiser les conflits.
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