Un ancien député français suscite l’indignation en comparant la population de Gaza à un « cancer ». Une enquête est ouverte suite à une plainte pour injure publique aggravée et incitation à la haine. Découvrez les détails de cette polémique qui ravive les tensions…
Une vive polémique secoue actuellement la France suite aux propos choquants tenus par un ancien député sur un plateau de radio. Interrogé sur le conflit israélo-palestinien, Meyer Habib, proche du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, n’a pas mâché ses mots en comparant sans détour la population de la bande de Gaza à un « cancer ». Des propos chargés de sens qui ont immédiatement suscité l’indignation et poussé la Ligue des droits de l’Homme à saisir la justice.
Une plainte pour « injure publique aggravée et incitation à la haine »
C’est le 20 octobre 2023, sur le plateau de Radio J, que les propos polémiques ont été tenus. Interrogé sur la réponse militaire que devrait apporter Israël à la suite d’une attaque du Hamas, ainsi que sur l’accueil réservé aux Palestiniens, Meyer Habib n’a pas hésité à employer un vocabulaire particulièrement virulent et stigmatisant. Selon la LDH, le député « habitué aux propos polémiques » aurait ainsi « qualifié la population palestinienne de ‘cancer’ et tenu un discours alarmiste, hostile, invitant au rejet et à la haine de cette population ».
Face à de tels propos, jugés discriminatoires et incitant à la haine raciale, la Ligue des droits de l’Homme a décidé de porter plainte le 2 février. Comme l’a indiqué le parquet de Paris, cette plainte, reçue le 16 juillet, a donné lieu à l’ouverture d’une enquête, confiée à à la Brigade de Répression de la Délinquance Personnelle (BRDP). Meyer Habib est ainsi visé pour « injure publique aggravée et incitation à la haine fondée sur l’origine ou l’appartenance à une ethnie, une nation ou une race ».
Rhétorique choquante sur le refus d’accueillir les Gazaouis
Lors de son intervention sur Radio J, Meyer Habib a tenu des propos particulièrement choquants en réponse à une question sur le refus de l’Égypte d’accueillir les habitants de Gaza fuyant les bombardements israéliens. L’ancien député a déclaré :
« La grande solidarité arabe ! Parce qu’aujourd’hui, ils savent à quel point cette population est un cancer. A qui nous avons tout donné. Israël a quitté la bande de Gaza »
Une rhétorique dangereuse et stigmatisante, assimilant toute une population à une maladie, qui n’a pas manqué de provoquer des réactions. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer ces propos inacceptables, qui ne font qu’alimenter les tensions et la haine dans une région déjà meurtrie par des décennies de conflit.
Un député controversé, proche de Netanyahu
Meyer Habib n’en est pas à sa première polémique. Cet ancien député des Français de l’étranger, élu en 2013 et proche de Benjamin Netanyahu, s’est illustré à de multiples reprises par des propos virulents et des échanges d’armes houleux avec des élus de gauche, notamment au sujet du conflit israélien. -Palestinien. Défait lors des dernières élections législatives de juillet, il avait déjà été visé en décembre par une demande de levée de son immunité parlementaire, formulée par 39 députés de gauche mais rejetée.
Ces députés l’accusaient alors d’« apologie des crimes de guerre israéliens » à Gaza. En effet, Meyer Habib avait dit à deux reprises « Et ce n’est pas fini ! tandis que la mort d’un agent du Quai d’Orsay suite aux bombardements israéliens sur un immeuble abritant des civils a été évoquée. Des propos qui avaient déjà suscité une vive émotion et mis en lumière les positions radicales de cet élu franco-israélien.
Une enquête ouverte, Meyer Habib ne répond pas
Suite à la plainte déposée par la Ligue des droits de l’Homme, le parquet de Paris a donc décidé d’ouvrir une enquête et de confier les investigations à la Brigade de répression de la délinquance personnelle. Les propos tenus par Meyer Habib sur Radio J seront ainsi scrutés, afin de déterminer s’ils constituent effectivement une injure publique aggravée et une incitation à la haine raciale.
Contacté par l’AFP, l’ancien député n’a pour l’instant pas souhaité répondre. Reste à savoir quelle suite sera donnée à cette affaire et si Meyer Habib sera amené à s’expliquer sur ses déclarations controversées. Une chose est sûre, dans un contexte aussi sensible que celui du conflit israélo-palestinien, de tels propos ne font qu’alimenter les tensions et rendre encore plus difficile toute perspective de dialogue et de paix.
Cette polémique met en lumière la persistance de discours stigmatisants et dangereux, y compris au plus haut niveau politique. Elle pose également la question de la responsabilité des élus et de l’importance de promouvoir un débat public apaisé et respectueux, loin des amalgames et des propos haineux. Car c’est en cultivant le dialogue et la compréhension mutuelle, plutôt qu’en attisant les peurs et les rejets, que nous pouvons espérer avancer vers une résolution pacifique et durable des conflits qui déchirent le Moyen-Orient depuis tant d’années.
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