Le nouveau président du Conseil national autrichien porte sur son visage les cicatrices qui font la fierté des corporations étudiantes allemandes les plus conservatrices, celles dont les membres – uniquement des hommes – s’affrontent régulièrement dans des duels d’escrime à visage découvert. Jeudi 24 octobre, Walter Rosenkranz, 62 ans, est devenu le premier élu d’extrême droite depuis la fin du nazisme en 1945 à s’emparer de la présidence de la Chambre basse du Parlement du petit pays alpin, conséquence de la victoire historique du Parti de la Liberté. d’Autriche (FPÖ) lors des élections législatives du 29 septembre.
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A l’issue d’un scrutin secret, M. Rosenkranz a obtenu 100 voix sur les 183 députés que compte le Conseil national. Son élection était attendue puisque presque tous les autres partis représentés au Parlement avaient annoncé leur volonté de s’en tenir à la coutume non écrite selon laquelle ce poste prestigieux, deuxième de l’État dans l’ordre protocolaire, soit attribué au parti possédant le groupe le plus fort. Pourtant, arrivé en tête des élections avec près de 29 % des voix, le FPÖ, parti fondé par d’anciens nazis, dispose de 57 sièges, soit le groupe le plus important de son histoire.
Seul le leader des Verts, Werner Kogler, avait annoncé la volonté de son groupe de s’opposer collectivement à cette nomination, estimant que“il n’existe aucune coutume qui prévoit l’élection d’une personne opposée à l’UE [Union européenne] »et rappelant que le candidat du FPÖ a par le passé qualifié le mouvement identitaire de “rafraîchissant”. « Pour moi, la démocratie est la première place »a défendu en retour M. Rosenkranz après son élection, jouant sur son profil d’avocat pour tenter de rassurer ses opposants.
Beaucoup de consolation
Cette nomination constitue une sorte de lot de consolation pour le parti d’extrême droite, alors que son chef, le très radical Herbert Kickl, voit dans le même temps ses chances d’accéder au pouvoir diminuer. Mardi, le président autrichien, l’écologiste Alexander Van der Bellen, a annoncé, après consultation de tous les partis, qu’il préférait confier le mandat de formation du prochain gouvernement aux conservateurs du Parti populaire autrichien (ÖVP), déjà arrivés. deuxième. Connu pour son agressivité et ses théories complotistes, M. Kickl «Je ne trouve pas de partenaire de coalition qui le nommerait chancelier»a justifié M. Van der Bellen.
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Le chancelier sortant, le conservateur Karl Nehammer, a immédiatement annoncé qu’il entamerait des négociations avec les sociaux-démocrates, arrivés en troisième position, et un autre parti, très probablement les libéraux du parti NEOS. Ensemble, ces trois partis disposent d’une large majorité au Conseil national, mais ils doivent encore se mettre d’accord sur un programme de gouvernement, qui s’annonce particulièrement long et compliqué compte tenu de leurs divergences idéologiques. Tout en comparant la décision du président à un “gifler” adressé à ses électeurs, M. Kickl a réitéré qu’il restait prêt “prendre ses responsabilités” si ces négociations échouent.
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