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faire face au tourisme de masse

Destination encore méconnue il y a quelques années, le Monténégro attire aujourd’hui de plus en plus de visiteurs, séduits par ses paysages authentiques. Face au tourisme de masse qui menace certains sites, les professionnels réclament un encadrement du secteur.

Considéré comme le joyau des Balkans, le Monténégro accueille de plus en plus de visiteurs, attirés par ses parcs nationaux, ses montagnes, ses baies et ses plages de la côte Adriatique. Ce territoire, un peu plus grand que l’Ile-de-, reçoit chaque année entre 1,5 million et 2 millions de touristes, soit près de trois fois plus que sa population. Le secteur du tourisme représente 25 % du produit intérieur brut du pays et est devenu l’un des moteurs de l’économie locale.

Un tel succès que certains lieux emblématiques semblent déjà menacés par le surtourisme. C’est le cas de la ville médiévale de Kotor, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. De gigantesques bateaux de croisière traversent chaque jour sa baie et des milliers de touristes descendent dans les rues de la vieille ville.

Slavenko investit et vit du tourisme à Kotor depuis quinze ans. Devant l’un de ces géants des mers amarré au port de la ville, il explique les raisons pour lesquelles, ces derniers temps, il s’inquiète pour son avenir : « VVous savez, les fumées dégagées par un bateau comme celui-ci représentent l’équivalent de 15 000 voitures. Et parfois il y en a cinq ou six par jour, donc ça pollue à la fois l’air et l’eau. Et là, vous avez des vagues de gens qui affluent dans la vieille ville, 15 000 par jour rien qu’avec ces bateaux. C’est un chiffre fou pour cette petite ville. Ils viennent, ils se promènent un peu, ils boivent un café, ils achètent un souvenir et c’est tout. Alors que les touristes qui viennent vraiment profiter de Kotor, ils ne peuvent plus vraiment en profiter. De mon point de vue, ces ‘bons touristes’ qui viennent visiter Kotor commencent à l’éviter.»

A une heure de route plus au sud, le ravage touristique est encore plus visible : autour de la citadelle de Budva, les constructions modernes se multiplient et colonisent peu à peu les coteaux environnants. Rade Ratkovic est doyen de la Faculté de Commerce et de Tourisme de Budva, qui constitue une référence dans le pays. Pour lui, c’est tout l’avenir du secteur qui est menacé par les promoteurs : «A Budva, près de 80 % des lits sont des résidences secondaires, ce qui détruit le tourisme et fait de nous une destination immobilière plutôt qu’une destination touristique.

En passant devant une colline autrefois couverte de cyprès et d’oliviers méditerranéens, l’expert en tourisme est attristé en voyant les bâtiments flambant neufs qui les remplacent. Sans tutelle de l’État sur le secteur, il s’inquiète du sort que pourrait connaître le Monténégro : «Nous devons développer une stratégie pour nous protéger du tourisme de masse, aggravé par le grand nombre d’appartements saisonniers. En matière de tourisme, notre plus gros problème est le manque de bonne gestion des destinations. Cela devrait être assuré par l’État en coopération avec le secteur privé.

Extrait de « Islande, Monténégro : l’appel des grands espaces », diffusé dans « Nous, les Européens » le 17 octobre 2024.

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