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impôts, retraites, électricité… 8 questions pour tout comprendre des économies prévues

Le Premier ministre Michel Barnier a présenté en Conseil des ministres, jeudi 10 octobre, son projet de loi de finances à l’année (PLF) pour l’année 2025. L’objectif premier de l’exécutif est de « réduire notre déficit »a expliqué Antoine Armand, le ministre de l’Économie et des Finances, lors de la conférence de presse qui a suivi le Conseil des ministres. Il a évoqué l’objectif d’un déficit de 5% pour 2025.

Pour y parvenir, il faut trouver « 60 milliards d’euros ». Le PLF prévoit donc des suppressions d’emplois, notamment dans l’éducation, mais aussi à France Travail, ainsi que des hausses d’impôts : 2 milliards de plus pour les très hauts revenus.

A peine annoncé, ce budget a suscité de nombreuses réactions de la part des oppositions. “Ce budget est une calamité”, a déploré Jean-Luc Mélenchon sur X (Twitter). Le député socialiste Philippe Brun, vice-président de la commission des finances, a dénoncé un « plan d’austérité avec des coupes nettes dans les budgets les plus importants de nos services publics ». De son côté, le Premier ministre a « rappelé » sa « volonté d’être responsable plutôt que populaire ». « Je veux que cet effort soit juste et équilibré », a-t-il également indiqué.

Pour mieux comprendre les implications de ce Budget et les économies à venir dans tous les secteurs – qui doivent encore être validées au Parlement lors d’un vote qui s’annonce périlleux sans majorité pour le gouvernement – ​​RTL répond aux questions posées par les auditeurs.

1. Pourquoi supprimer 4 000 postes d’enseignants ?

Alors que le nombre d’étudiants diminue, le gouvernement estime qu’il faudra 4 800 postes de moins pour maintenir l’équilibre. Ils sous-entendent donc qu’en éliminant 4 000 postes dans ce budget, ça fait quand même 800 postes de plus que cette année. “Il ne faut pas augmenter systématiquement le nombre d’enseignants alors que le nombre d’élèves face à eux va diminuer”, a réagi le ministre du Budget Laurent Saint-Martin sur RTL.

Cet arbitrage promet cependant d’être débattu. Comme nous l’entendons souvent dans nos rapports depuis la rentrée, les besoins en matière d’éducation nationale sont encore énormes. Le signal semble donc plutôt mauvais. Le projet de loi de finances prévoit également la suppression de postes à France Travail, 1 000 postes sont concernés.

2. Les aides aux petites et moyennes entreprises vont-elles diminuer ?

Le projet de loi de finances 2025 prévoit également une réduction des aides aux entreprises, à commencer par des réductions de charges, un système pour inciter les entreprises à embaucher. Le gouvernement estime surtout que cela incite les entreprises à ne pas augmenter les bas salaires. Le système est révisé pour économiser cinq milliards. Les aides à l’embauche d’alternants seront également supprimées.

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3. Qui sera concerné par les taxes de transport ?

Le train sera épargné, mais une surtaxe sur les billets d’avion est actuellement à l’étude. Cela existe déjà, autour de 2,50 euros le billet contre 15 euros en Grande-Bretagne par exemple. Le gouvernement juge donc insuffisant et vise 1,5 milliard supplémentaire, soit une multiplication par trois de cette taxe sur les billets d’avion.

4. Récupère-t-on autant d’argent dans les poches des plus riches que dans celles des retraités aux revenus modestes ?

Le projet de loi de finances prévoit récupérer 1,5 milliard d’euros auprès des plus riches contre 3,6 milliards auprès des retraités. Les plus riches seront imposés un peu plus en 2025, mais il ne s’agit pas d’une surtaxe, mais plutôt d’un dispositif anti-optimisation. Par exemple, un couple qui gagne 500 000 euros par an ne pourra pas, via des mesures légales, baisser ses impôts au-delà d’un certain seuil.

5. Qui gagne et qui perd sur les prix de l’électricité ?

Tout le monde est perdant, mais cela ne veut pas dire que la facture va nécessairement augmenter. Le gouvernement, au moment de la crise énergétique, a gelé une taxe sur l’électricité pour éviter que nos factures n’explosent. Ce budget prévoit le rétablissement de cette taxe, voire une augmentation, mais depuis, les prix de l’électricité sur les marchés ont de nouveau baissé.

Aujourd’hui, cela signifie que 8 Français sur 10, ceux bénéficiant des tarifs réglementés chez les grands fournisseurs, verront leur facture baisser de 8% en févriermais sans le rétablissement de ces impôts, la réduction aurait été bien plus importante.

“En février, nous verrons quels sont les prix réels de l’énergie, notamment de l’électricité, et nous évaluerons quand et à quel niveau nous augmenterons la taxe”, a déclaré le ministre du Budget sur RTL.

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6. L’augmentation des retraites au 1er juillet est-elle garantie ?

Invité sur RTL, vendredi 11 octobre, le ministre du Budget a assuré que la revalorisation qui devait avoir lieu en janvier puis reportée à juillet ne serait plus reportée. « Dans un souci de participation aux finances publiques, nous estimons que nous pouvons faire une différence de six mois“, a-t-il expliqué. “Pour les retraités, une indexation aura lieu, 6 milliards supplémentaires seront donnés en 2025”, poursuit-il.

7. Y aura-t-il une réduction des remboursements de la Sécurité Sociale ?

Lors d’une consultation médicale, l’assurance maladie prend en charge 70% du coût de la consultationle reste est laissé à la charge du patient puis remboursé par sa mutuelle. Pour réduire le déficit de la Sécurité sociale, le gouvernement envisage augmenter ce soutien à 60%.

“Il faut que les mutuelles participent davantage au remboursement, mais ce débat doit avoir lieu au Parlement”, a expliqué le ministre du Budget sur RTL.

Pour écouter

SÉCURITÉ SOCIALE – Ce que prévoit le budget 2025

00:01:16

8. Quels efforts l’État fait-il pour réduire ses dépenses ?

La baisse des dépenses de l’État est beaucoup plus nébuleuse. Sur les lignes d’économies budgétaires, l’Etat estime qu’il fait la moitié de l’effort, 21 des 41 milliards. Sauf que c’est difficile d’y voir clair. La première ligne indique un modération des dépenses de 15 milliards d’euros, ce sont les fameuses lettres d’encadrement décidées par l’ancien gouvernement, celui de Gabriel Attal. Cela se traduira concrètement par des crédits gelés et des investissements différés.

Il a aussi la suppression de 2 200 postes à temps plein sur 5 700 000 fonctionnaires. Il s’agit de la plus petite économie du document, 100 millions d’euros. “Encore un effort d’optimisation” à hauteur de 6 milliards d’euros sans précisions et enfin, “mesure de modération et d’économies supplémentaires sur les dépenses de l’Etat (par avenant)”, 5 milliards d’euros. Par manque de tempsces fameuses mesures de modération seront décidées à l’Assemblée nationale.

Pour écouter

BUDGET 2025 – Quels efforts l’État fait-il pour réduire ses dépenses ?

00:01:37

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