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Gasquet-Nadal, si loin, si proche, du début à la fin

Dans son ombre, jusqu’au bout : en quelques heures jeudi, Richard Gasquet a vu l’annonce de sa retraite sportive engloutie par celle de Rafael Nadal, qui, en l’imitant, a rendu leurs carrières encore plus indissociables, bien que dénuées de rivalité et aux antipodes en termes de résultats.

Né à 15 jours d’intervalle, nul doute que durant ses deux décennies de compétition sur les courts, Gasquet aurait aimé être le « ennemi juré » de Nadal.

Cela n’a pas été le cas, puisqu’il a concédé 18 défaites en autant de matches professionnels. Le plus souvent très sèchement, comme le dernier, au 3e tour de l’US Open (6-0, 6-1, 7-5), 18 ans après le premier, un peu plus serré (6-4, 3-6, 6-2) sur la terre battue d’Estoril (8e) en 2004.

Il faut rembobiner encore un peu, pour constater que le Biterrois a réussi – une fois – à prendre le dessus sur le Majorquin. C’était à Tarbes, lors du Tournoi des Petits As, et les deux pré-ados avaient 12 ans.

“C’était probablement la confrontation la plus particulière”s’est souvenu Nadal avant de rencontrer Gasquet au 3e tour de Roland-Garros en 2021. « Parce que c’était la première fois, et Gasquet a été incroyable. J’étais déjà remarqué à cet âge en Espagne, mais je n’avais pas beaucoup joué à l’extérieur. Même si j’ai perdu, je m’en souviens avec beaucoup d’affection. »

Ce duel n’annonçait finalement aucune rivalité entre les deux joueurs, l’Espagnol se montrant supérieur aux Français lorsqu’ils devaient croiser leurs raquettes.

Il y a eu, en 2005, leur demi-finale décrochée à Monte-Carlo 6-7 (6/8), 6-4, 6-3 pour Nadal, mais quelques semaines plus tard, Gasquet, balayé au 3ème tour de Roland -Garros, avait compris à quel point son adversaire allait devenir l’ogre de l’ocre.

“Au moins, j’ai été comparé à lui”

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Rafael Nadal et Richard Gasquet à la fin de leur match au 3e tour de l’US Open, le 3 septembre 2022 à New York / JAMIE SQUIRE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

« J’ai vu qu’il n’était plus le même joueur qu’à Monaco. En sortant du match, j’ai dit à mon père qu’il allait gagner beaucoup de Grands Chelems derrière, j’en attendais peut-être pas dix (Roland-Garros), mais cinq ou six.avait-il déclaré à l’AFP en 2018, sans savoir encore que l’Espagnol en gagnerait 14 au total !

« On a joué beaucoup de matches les uns contre les autres, on est arrivés sur le circuit quasiment en même temps, et on est toujours là. Nous avons tous les deux eu des moments difficiles à cause des blessures. Mais au final, nous aimons tellement faire ce que nous faisons, jouer au tennis, que nous continuons le plus longtemps possible. J’en suis content »a de nouveau accueilli Nadal en 2021, à quelques heures d’infliger à son ancien compagnon de voyage un troisième revers (6-0, 7-5, 6-2) d’affilée sur la terre battue parisienne.

En 22 ans de carrière, les chiffres résumant le parcours de « Rafa » sont vertigineuses : 92 titres remportés sur le circuit ATP dont 22 Grands Chelems, 209 semaines à occuper le trône mondial…

Le CV de Gasquet, qui culmine à la 7e place, est bien moins impressionnant, bien que rempli de 16 tournois remportés, le dernier à Auckland en janvier 2023. Un palmarès qu’il pourra toujours tenter d’embellir, d’ici ses adieux à Roland-Garros en 2025, où Nadal aurait probablement voulu faire les siens, si son corps le lui avait permis.

« Quand nous étions jeunes, nous étions souvent comparés. Et à 18 ans, on s’est un peu arrêté. Plus les années passaient, moins la comparaison existait. »toujours tracé Gasquet en 2018. « Au moins, j’aurai été comparé à lui. Il me restera ça. Il n’y en a pas beaucoup ! ».

 
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