GAbriel Attal et Laurent Wauquiez l’ont si bien cherché qu’ils l’ont trouvé, Aurélie, son prénom. Ce député insoumis a été élu ce mercredi président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, laissée vacante par le nouveau locataire de Bercy, Antoine Armand. Les mélenchonistes doublent ainsi leur butin après Éric Coquerel à la commission des finances. Le fauteuil avait peu de chance de revenir à Aurélie Trouvé ; c’était sans la légendaire capacité de nuisance du patron du groupe Droit Républicain.
Faisant fi de l’accord conclu avec Gabriel Attal et les macronistes pour la répartition des postes hiérarchiques au Palais-Bourbon, lors de la constitution du gouvernement Barnier, l’élu de Haute-Loire a réclamé la commission des Affaires économiques. L’ancien Premier ministre a refusé au nom de sa parole donnée, estimant en outre qu’avec Matignon, Place Beauvau, Agriculture et autres portefeuilles alléchants, les Républicains étaient suffisamment dotés pour un parti qui ne représente que 10 %. de l’hémicycle. Gabriel Attal pensait-il que Laurent Wauquiez ne donnerait pas suite à ses menaces ? Si c’est le cas, il lui reste encore quelques grammes d’ingéniosité.
Non seulement les Républicains ont abandonné le candidat macroniste au troisième tour, mais l’un d’eux a voté pour Aurélie Trouvé tandis que les Insoumis, plus encore que les Lépénistes, sont un épouvantail à droite et au centre. Le cynisme a ses raisons que la raison ne connaît pas.
« Gabriel Attal croyait-il que Laurent Wauquiez ne donnerait pas suite à ses menaces ? Si c’est le cas, il lui reste encore quelques grammes d’ingéniosité.”
Un secret de polichinelle, Gabriel Attal et Laurent Wauquiez sont candidats à l’Élysée en 2027 (à moins que…) et ouvrent déjà la boîte à gifle jusqu’au départ d’Emmanuel Macron qui n’aime plus le premier et n’a jamais aimé le second (détestation réciproque).
Juste après cette cappilotade au sein de sa coalition – dont on mesure la solidité – Michel Barnier s’est dit « préoccupé » par le manque de solidarité entre les deux piliers de sa très relative et très fragile majorité. En prime, son numéro 2, le garde des Sceaux Didier Migaud, critique ouvertement le budget alloué à la justice. Mais le Premier ministre promet de « continuer à travailler sur la cohésion et l’action sur le socle commun pour faire face aux défis du pays ».
Le Savoyard Barnier n’est certainement pas du genre à aborder une face nord en dilettante. Compte tenu de la cordée qui l’accompagne, nous espérons pour lui qu’il a bien choisi son casque et son piolet.
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