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en Géorgie, l’objectif pour les démocrates est de mobiliser l’électorat noir

La route vers la Maison Blanche passe par Atlanta… C’est ce qu’a déclaré Kamala Harris lors de sa visite en Géorgie il y a deux semaines pour une réunion de défense du droit à l’avortement. La Géorgie est l’État qui compte le plus d’électeurs afro-américains engagés dans la cause démocrate. A moins d’un mois de la présidentielle, le candidat démocrate mise sur le vote noir pour remporter cet Etat charnière et ses 16 grands électeurs. Mais les Afro-Américains doivent encore se mobiliser le jour du scrutin. Beaucoup se sont abstenus lors des dernières élections, mais chaque voix compte dans cet Etat où la victoire risque de se jouer, comme en 2020, avec seulement quelques milliers de voix d’écart entre les candidats. Résultat, sur le terrain, de nombreuses associations se mobilisent pour mobiliser le vote noir.

De notre correspondant à Atlanta,

Kaleb Harden parcourt un quartier afro-américain de classe moyenne de la banlieue d’Atlanta. Ici, les pelouses sont impeccables, les maisons alignées à l’identique. Cet étudiant afro-américain travaille pour l’organisation We Vote We Win qui cherche à mobiliser l’électorat noir en faveur des démocrates.

Kaleb ne sonne pas à n’importe quelle porte. Sur son téléphone, une application lui montre uniquement les adresses des électeurs noirs qui n’ont pas voté au dernier scrutin. C’est le cas de Tyler Wallace, un agent immobilier de 21 ans, qui pourrait voter pour la première fois de sa vie le 5 novembre, mais qui ne compte pas se mobiliser : « Je ne sais pas, je ne m’intéresse pas trop à la politique. J’ai tellement de choses à gérer en ce moment. La vie, la carrière, tout ça… »

Alors, pour tenter de la convaincre, Kaleb déploie son argumentaire pro-Kamala Harris : « D’un côté, vous avez Donald Trump qui roule pour les riches, de l’autre, vous avez Kamala Harris qui défend les travailleurs… »

L’abstention des hommes noirs, enjeu majeur pour Kamala Harris

En Géorgie, ils représentent un tiers de l’électorat. 90 % votent démocrate, mais un tiers d’entre eux ne se sont pas mobilisés lors du dernier scrutin présentiel. Pire, certains comme Tyler Wallace ont encore du mal à imaginer une femme présidente des Etats-Unis : « J’y réfléchirais à deux fois avant de voter pour une femme. Je pourrais le faire, mais je devrais être sûr qu’elle ne prend pas ses décisions pour changer le pays en fonction de ses émotions. »

Tyler l’admet, sa connaissance de Kamala Harris est plutôt limitée : « Je ne sais rien d’elle. Je pense qu’elle est noire, non ? »

En revanche, le jeune homme a une image plutôt positive de Donald Trump, forgée à partir de vidéos sur internet : « Tout ce que je sais de lui, c’est ce que montre Internet. Les mèmes, les vidéos drôles… Je ne sais pas si je l’aime bien, je ne sais pas ce qu’il fait pour nous, mais je le trouve drôle. »

A l’inverse, sa compagne Jordan est déterminée à voter le 5 novembre, même si elle n’est pas très sûre du nom du candidat démocrate : « Je pense voter pour Kamala. C’est comme ça que tu dis ton nom ? Kamala ? Oui, je voterai pour elle car elle défend les droits des femmes et elle a la même couleur de peau que moi. »

Cette différence entre le vote des femmes et celui des hommes noirs est ce que nous appelons le « Gender Gap » aux États-Unis. Un « écart entre les sexes » que Kamala Harris doit absolument résoudre, car chaque vote compte pour gagner la Géorgie. Dans cet Etat clé, en 2020, Joe Biden l’a emporté avec seulement 12 000 voix d’avance sur Donald Trump.

 
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