News Day FR

La Plateforme 2 radicalise son concept et sa finalité [critique]

La suite du hit de 2020 sort sur Netflix. Alors que vaut ce retour dans cette prison de l’enfer ?

Sortie à temps en pleine crise covid, La plateforme est devenu un succès instantané en 2020. Un solide film B inspiré de Cube et Perce-neigele film de l’Espagnol Galder Gaztelu-Urrutia s’en est pris au capitalisme et nous a ramenés à notre condition de prisonniers involontaires de nos propres maisons. Il aura fallu un peu plus de quatre ans pour que Netflix se décide à lui proposer une suite dont le concept n’a pas changé d’un iota : dans une tour de prison, les détenus – deux par « cellule » – attendent un buffet, seule Source d’information. la nourriture, arrive une fois par jour à leur étage via une plateforme. Les premiers sont forcément les mieux servis, tandis que ceux du bas n’ont absolument rien sur quoi travailler. La position de chacun dans la tour est attribuée au hasard et change chaque mois.

Exit Goreng, le héros du premier, remplacé ici par Perempuan (l’impeccable Milena Smit) et Zamiatin (Hovik Keuchkerian, physique d’ogre impressionnant), nouveaux venus qui découvriront qu’un chef de secte surnommé Maestro impose sa loi dans cette prison infernale. Sous prétexte que chacun peut manger à sa faim, ce soi-disant Messie exige que chacun se contente du plat préféré qu’il a choisi à son arrivée, ou qu’il l’échange contre celui d’un autre prisonnier. Prendre ne serait-ce qu’une bouchée d’un plat est synonyme de peine de mort.

Netflix

Cette idée d’autocratie s’avère suffisamment puissante pour créer un sentiment d’urgence qui propulse tout le récit. Radical et intransigeant dans sa pensée politique, Plateforme 2 est une démonstration implacable de la façon dont l’égalitarisme peut se transformer en totalitarisme en un clin d’œil. Avec un budget qu’on imagine ridicule, Gaztelu-Urrutia, véritable créateur d’univers, se permet des effets de mise en scène presque abstraits, joue sur la verticalité des lieux et fait un travail tout à fait remarquable sur le corps et sa déchéance. Mais le film n’oublie jamais d’être généreux en moments gores (les scènes de torture très graphiques) et d’offrir à la mythologie de la franchise tout l’espace dont elle a besoin pour se déployer. Jusqu’à une fin étonnante, qui fait le lien avec le premier volet – que nous vous conseillons vivement de revoir avant de visionner.

Si l’on ne prête pas trop attention à l’histoire (au mieux maladroite) des personnages, Plateforme 2 remplit fièrement son contrat. Et probablement un peu plus.

Quai 2, par Galder Gaztelu-Urrutia. Avec Milena Smit, Natalia Tena, Hovik Keuchkerian… Durée : 1 heure 39 minutes. À regarder sur Netflix.

https://www.dailymotion.com/embed/video/x968j5w?autoPlay=0

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :