News Day FR

Jude Law à l’ouverture du Zurich Film Festival : le reportage

Le talentueux Mr. Law enchante Zurich

Le Zurich Film Festival s’ouvre avec la star britannique dans un thriller politique. La controverse autour des « Russes en guerre » reste silencieuse.

Presque tout tournait autour de lui : Jude Law, acteur principal du thriller « The Order ».

Image: Clé de voûte

C’est presque une tradition: ces dernières années, juste à temps pour l’ouverture du Zurich Film Festival, des scandales se sont produits. En 2022, un débat légèrement erroné et idiot sur la Cancel Culture a éclaté à propos du film pour enfants « Le jeune chef Winnetou ». Cela n’a été annulé nulle part.

L’année dernière, l’accent a été mis sur le scandale Läderach. Un documentaire de la SRF évoque la maltraitance des enfants dans les écoles évangéliques cofondées par l’ancien patron de l’entreprise, Jürg Läderach. Après la diffusion, le ZFF est resté fermement aux côtés de Läderach. Quelques jours plus tard, le partenariat prend fin brusquement.

Des menaces contre le festival à prendre au sérieux

Eh bien, à l’occasion du 20e anniversaire du festival arrive le plus gros morceau du moment : « Les Russes en guerre ». Le documentaire de guerre sur les soldats russes au front, fortement critiqué par la partie ukrainienne, devrait d’abord être diffusé publiquement. Comme à Venise et – déjà avec restrictions – à Toronto. Une tempête de protestation contre le ZFF a immédiatement suivi sur les réseaux sociaux.

La semaine dernière, un autre changement est survenu : pour des raisons de sécurité, les représentations de « Russes en guerre » ont dû être annulées. En effet, de sérieuses menaces ont été portées contre le festival et son équipe. S’il y avait réellement derrière cela des personnes proches de la partie ukrainienne, de telles actions n’auraient pas rendu service à leur cause.

Nemo, le joueur de haut vol du Concours Eurovision de la Chanson.

Image: Clé de voûte

Contrairement au chef indien Winnetou, l’affaire « Russes en guerre » relève en réalité de la catégorie « annulée ». Il s’agit d’une occasion manquée de dialogue, comme cela était prévu avec une table ronde à laquelle, outre la représentation ukrainienne, était conviée la réalisatrice russo-canadienne Anastasia Trofimova. Mais aussi pour clarifier : quiconque estime que le documentaire est une propagande parfaite de Poutine aurait pu le démontrer en utilisant des images visibles au public. Il y avait donc surtout du bruit provenant d’émeutiers qui n’avaient même pas vu le film.

De l’enfant mal-aimé au phare

Mais lors de la cérémonie d’ouverture, il y avait peu de signes de cette tragédie. Le thème des « Russes en guerre » a été évité autant que possible. Il n’y avait également aucun signe d’actions de protestation. Au lieu de cela, l’anniversaire du ZFF et son histoire ont été célébrés. À l’instar de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, le directeur du festival Christian Jungs a également évoqué les débuts du festival en 2005 : Le ZFF était alors un enfant mal-aimé.

Duo de beach-volley Tanja Hüberli et Nina Brunner.

Image : Claudio Thoma

Mais aujourd’hui, on fait partie des phares culturels de Zurich. Junge a cité le Guardian : « L’adolescent branché dans les festivals de cinéma. » La maire de Zurich, Corine Mauch, a une nouvelle fois fait preuve d’un humour rafraîchissant avec un discours à la troisième personne, aux allures de sketch, («le discours le plus original qu’elle ait jamais prononcé»).

Le ZFF est donc là où il veut être : avec une splendeur et un glamour radieux. Et personne ne l’a mieux incarné que Jude Law ce soir-là. Acclamée par de nombreux fans, la star britannique a foulé le tapis vert et répondu patiemment aux questions. L’homme de 51 ans a ensuite accepté un Golden Eye. Dans ses brefs remerciements, Law reste modeste : « Comme beaucoup d’acteurs, je ne suis pas bon sans scénario. »

Le film d’ouverture, le thriller politique “The Order”, basé sur des événements réels, a prouvé que le charmant petit ami (“Le talentueux Mr. Ripley”, “Sherlock Holmes”) peut aussi se salir les mains et agir de manière plus rock. À ce stade, tous les jeux de mots « Loi et Ordre » utilisés par divers médias zurichois doivent être ignorés.

Un pont vers le présent politique

Law incarne l’agent du FBI Terry Husk. Un loup solitaire dont les meilleurs jours sont révolus. Il est un peu plus enclin au travail qu’à l’alcool, ce qui l’éloigne de sa femme et de ses deux filles. Un homme échoué qui a perdu le respect et la patience de sa famille ? Cela nous rappelle Nicolas Cage dans le film d’ouverture de l’année dernière, « Dream Scenario ».

En 1983, dans l’État de Washington, sur la côte Pacifique, Husk découvre une conspiration dont le bureau du shérif local n’ose pas atteindre les racines : tracts appelant la « race blanche » à résister, attentats à la bombe contre des synagogues, braquages ​​de banques. L’agent au penchant pour les colères colériques révèle qu’un groupe de partisans de la suprématie blanche est à l’origine des crimes. Ils veulent réaliser le coup d’État avec des attaques terroristes.

“The Order” est un thriller divertissant et solide qui a le potentiel d’être formidable, notamment en raison de ses qualités visuelles brutes. Mais le réalisateur australien Justin Kurzel déroule l’histoire un peu trop systématiquement et ne raconte pas tout avec la profondeur requise. Une chose est claire : le Far West, où faire justice soi-même était devenu un devoir autoproclamé, n’est pas définitivement terminé aux États-Unis, même 100 ans plus tard.

Le film jette ainsi un pont important vers le présent de l’année électorale américaine, vers la prise du Capitole et les racistes « Proud Boys ». D’ailleurs, le ZFF projette également le documentaire prometteur « Homegrown » sur la milice des fans fanatiques de Trump.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :