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Michel Barnier tente d’apaiser les relations avec les syndicats

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Le Premier ministre Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le 1er octobre 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

Un changement de méthode, quelques annonces concrètes et beaucoup d’inconnues sur des sujets sensibles. Dans sa déclaration de politique générale, Michel Barnier a réaffirmé avec force, mardi 1est octobre, qu’il entend être à l’écoute des syndicats et du patronat pour mener à bien son action en matière sociale. Le premier ministre a même évoqué la nécessité d’un « renouveau du dialogue » avec les représentants des salariés et des chefs d’entreprise, tournant ainsi le dos à sept années de macronisme durant lesquelles le président de la République a souvent malmené les corps intermédiaires. Un discours salué par les concernés même s’il ne répond pas à toutes leurs questions.

Lors de son discours devant les députés, le chef du gouvernement a créé la surprise en indiquant que le salaire minimum sera augmenté de 2% à partir du 1est Novembre, « en prévision de la date du 1est Janvier [2025] ». Une décision qui tente de répondre à l’une des principales préoccupations du monde du travail : l’amélioration du pouvoir d’achat. C’était aussi l’un des slogans de la mobilisation organisée mardi dans toute la France par la CGT, la FSU, Solidaires et plusieurs mouvements de jeunesse.

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La mesure dévoilée mardi n’est pas un coup de pouce. Son objectif est d’augmenter, avec deux mois d’avance, le salaire minimum dans des proportions probablement très proches de la hausse qui aurait dû être appliquée début 2025, comme chaque année, en tenant compte – notamment – ​​de l’inflation. Il s’agit cependant d’un « victoire » aux yeux de Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT. « Nous nous battons depuis des mois pour exiger des augmentations de salaires et notamment le salaire minimum. Donc c’est bien d’avoir cette revalorisation à partir de novembre »souligne-t-il. « C’est une bonne nouvelle pour les travailleurs au salaire minimum : deux mois de plus, c’est encore beaucoup d’argent »renchérit son homologue de FO, Michel Beaugas.

« Tout se risque en fonction du budget »

Autre arbitrage qui réjouit les syndicats : l’abandon de la réforme de l’assurance chômage initiée par le gouvernement de Gabriel Attal. Mardi, M. Barnier a invité les partenaires sociaux à relancer une négociation sur le système d’indemnisation des demandeurs d’emploi et à reprendre celle qui avait échoué en avril au sujet du maintien dans l’emploi des seniors. Un choix qui revient à enterrer le projet porté par ses prédécesseurs et dénoncé par les organisations salariales, car il durcissait les règles applicables aux chômeurs.

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Reste désormais à savoir comment se dérouleront les discussions entre syndicats et patronat. Normalement, ils doivent être soumis à « document de cadrage » envoyé par Matignon pour fixer des objectifs. Mais la plupart des organisations salariales et patronales voudraient s’appuyer sur l’accord de novembre 2023 relatif à l’assurance chômage, que le gouvernement a finalement refusé de valider.

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