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après la mort de son leader charismatique, l’avenir en pointillés du Hezbollah

l’essentiel
La mort vendredi dernier de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah depuis 1992, ne change rien à l’orientation guerrière du « Parti de Dieu » qui doit désormais se réorganiser rapidement. Décryptage.

La mort de Hassan Nasrallah, confirmée dimanche matin, a mis fin à ses 32 années de règne sur le Hezbollah, le parti le plus influent du Liban. Mais l’attaque israélienne de vendredi soir a également frappé au cœur de la milice la plus puissante du monde et a plongé le pays et la région tout entière dans l’incertitude. Le Liban a décrété trois jours de deuil national, la communauté chiite est bouleversée et le Hezbollah doit rapidement constituer une organisation capable de poursuivre le combat tandis qu’Israël envisage une manœuvre terrestre.

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Le Hezbollah tentaculaire n’est rien d’autre qu’une pieuvre sans tête

La période post-Nasrallah se dessine donc rapidement. Selon la Constitution libanaise, Naïm Qassem, numéro 2 du parti, assume les fonctions de secrétaire général par intérim tandis que le Conseil de la Choura, composé des éminences du Hezbollah, dont près de la moitié ont été éliminées, élit un successeur. Le choix naturel se porte sur Hachem Safieddine, 64 ans, cousin éloigné de Hassan Nasrallah du côté maternel et qui porte également le turban noir des « Sayyeds », descendants du prophète Mahomet dont ils se réclament. L’élection d’un successeur devrait cependant prendre quelques jours, puisqu’aucune réunion physique n’aura lieu pour des raisons évidentes de sécurité : « Ils sont tous allés se cacher dans les sous-sols », murmure un député sunnite.

S’il n’est pas vaincu, et s’il dispose encore d’un arsenal militaire conséquent, le Hezbollah tentaculaire n’est plus qu’une pieuvre sans tête, dont le discours guerrier galvanisant ne convainc plus personne. « L’idée selon laquelle le parti pourrait se réorganiser en 48 heures est une farce, non pas parce qu’il manque de capacités militaires, mais parce que son récit de résistance a été détruit. Ils ont été vaincus, propulsés dans une guerre pour laquelle ils n’étaient pas prêts », observe Makram Rabah, spécialiste de l’histoire contemporaine du Moyen-Orient à l’Université américaine de Beyrouth.

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Autre écueil pour le « Parti de Dieu » : le parrain iranien, obsédé par ses développements nucléaires, a-t-il abandonné son ennemi ? “C’est un mauvais timing pour l’Iran”, estime une Source militaire française. « L’Iran a besoin de temps pour poursuivre ses recherches nucléaires et ne peut pas se permettre une confrontation directe avec Israël, ni indirectement avec les États-Unis. »

L’Iran fait profil bas

Israël est maître de l’horloge depuis le début du conflit et a méthodiquement vaporisé tous les commandants du Hezbollah. Quelques heures avant de valider la frappe meurtrière contre le QG du Hezbollah, Benjamin Netanyahu avait prévenu l’État perse depuis la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU : « Il n’y a aucun endroit en Iran que nos capacités ne puissent atteindre. Entendant « la première cible d’Israël en Iran pourrait être les centres de recherche nucléaire », poursuit la même Source militaire française.

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Selon une Source sécuritaire libanaise, c’est une taupe iranienne qui aurait informé Israël vendredi du déplacement de Nasrallah dans un bunker du Hezbollah… Enfin, selon une autre Source sécuritaire libanaise citée par « L’Orient le Jour », les membres du Hezbollah présents à la réunion de vendredi entendaient exprimer leur frustration face à l’Iran, qui refusait de donner l’ordre de frapper Israël avec des missiles plus puissants et à longue portée, comme le Fateh 110, capables d’atteindre Jérusalem.

Depuis la mort de Nasrallah, l’Iran fait profil bas : le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani, a annoncé que son pays n’enverrait pas de troupes iraniennes pour affronter Israël, et que « les gouvernements du Liban et de Palestine ont la capacité et le pouvoir nécessaires ». pour faire face à l’agression sioniste.

 
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