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L’autre problème du procès de Marine Le Pen

En position très favorable ces derniers mois, après des élections législatives anticipées qui en ont fait le premier parti de France, avec un nombre de votants absolument historique, le RN est l’arbitre de l’avenir du tout nouveau gouvernement de Michel Barnier. Le parti d’extrême droite peut à tout moment décider de renverser l’exécutif en ajoutant ses voix à l’une des motions de censure que la gauche a déjà promis de lancer automatiquement. En attendant, le Rassemblement national peut parfaire son image de parti raisonnable, qui ne crie plus, qui réfléchit avant d’agir, mais qui veille au respect de la voix de ses électeurs dès qu’il le peut. Le RN sera celui qui décidera quand dire : “Stop, c’est trop, ce gouvernement s’égare, voici pourquoi et nous sommes l’alternative.”

Une puissance énorme

Marine Le Pen a déjà commencé à profiter de l’énorme pouvoir que lui a laissé Emmanuel Macron en nommant Michel Barnier. Elle a donc martelé sur quels sujets et quels comportements gouvernementaux elle plaçait ses lignes rouges. Poussant même le Premier ministre à l’appeler pour s’excuser des propos du nouveau ministre de l’Économie, qui ne respecterait pas les électeurs en prétendant refuser de parler aux élus d’extrême droite. Immigration, proportionnelle, retraites… Michel Barnier a d’ailleurs régulièrement évoqué dans ses discours les sujets de réformes réclamées par le RN. Sa déclaration de politique générale mardi devant l’Assemblée nationale sera particulièrement scrutée à ce sujet.

Dans les semaines à venir, le Rassemblement national a toutes les cartes en main pour se placer au centre de toutes les attentions, être la force politique qui oublie l’agitation politique française. Mais avec le procès géant qui débute ce lundi, visant près de 30 membres du RN, dont de nombreux cadres, son candidat à la présidentielle et le parti lui-même, il sera encore difficile pour ce groupe de se positionner en arbitre des élégances. Et de poser en modèle de vertu, elle qui était, il n’y a pas si longtemps, si prompte à dénoncer les « magouilles » des partis traditionnels.

Lire aussi : Cette « droite du Trocadéro » qui arrive au pouvoir sept ans après
 
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