Parti seul, Tadej Pogacar a livré un vrai numéro ce dimanche pour remporter la course en ligne des championnats du monde de cyclisme sur route, à Zurich. En remportant le maillot arc-en-ciel pour la première fois de sa carrière, il conclut une saison 2024 phénoménale avec un triplé Giro-Tour de France-Championnats du monde et écrit un peu plus l’histoire.
Il était intouchable. Venu aux Mondiaux pour rien d’autre que la victoire, Tadej Pogacar a encore une fois mis tout le monde d’accord ce dimanche à Zurich au terme d’une course exceptionnelle. Une seule attaque a suffi au Slovène pour laisser derrière lui ses principaux concurrents, notamment le tenant du titre Remco Evenepoel. Et quelle attaque.
A près de 100 kilomètres de l’arrivée, « Pogi » a enchaîné une accélération fulgurante que seuls Quinn Simmons et Andrea Bagioli ont réussi à suivre pendant quelques minutes. Le pari paraissait fou mais la Slovénie l’avait parfaitement joué : présent dans le groupe de tête, son coéquipier Jan Tratnik l’attendait alors et les deux hommes revenaient facilement dans l’échappée. Quinze kilomètres plus tard, le triple vainqueur du Tour de France était de retour en piste avant de s’associer au Français Pavel Sivakov qui avait réussi à prendre son volant. Une collaboration qui a duré jusqu’à 50 kilomètres de l’arrivée, le Tricolore ne parvenant finalement plus à tenir le rythme.
Tadej Pogacar s’envole alors vers la gloire et, après un raid d’anthologie, remporte son premier titre mondial avec 34 secondes d’avance sur l’Australien Ben O’Connor et 58 secondes sur le Néerlandais Mathieu van der Poel. Un véritable chef-d’œuvre qui ne l’a pas laissé indifférent, le coureur de 26 ans n’ayant pu contenir son émotion. Il devient un peu plus légendaire, devenant seulement le troisième homme à réaliser le triplé Giro-Tour de France-Championnats du monde.
Une année XXL
Cette consécration conclut une année stratosphérique, où il a battu la concurrence. Le Slovène a d’abord fait une démonstration « effrayante » aux Strade Bianche, puis un succès au Tour de Catalogne et un festival à Liège-Bastogne-Liège. Il remporte ensuite son premier Giro fin mai, après une domination insolente. Avant de récidiver moins de deux mois plus tard sur le Tour de France, et de remporter la Grande Boucle pour la troisième fois, avec plus de six minutes d’avance sur son rival et vice-champion Jonas Vingegaard et des temps de montée vertigineuse. A l’occasion de son doublé, le coureur de 26 ans a également battu plusieurs records auparavant détenus par la légende Eddy Merckx, dont celui du nombre de victoires d’étapes (six sur chacun des deux Grands Tours).
Pogacar s’est ensuite retiré des Jeux olympiques de Paris 2024, se déclarant trop fatigué après sa victoire sur le Tour de France, même si les médias affirmaient qu’il s’agissait en fait de protester contre la non-sélection de sa partenaire Urska Zigart avec l’équipe cycliste féminine slovène. . Il n’était pas non plus présent en Espagne pour la Vuelta (17 août-8 septembre), une décision de longue date. « Un jour, j’aimerais porter le maillot rouge, mais je peux vous assurer que le triple Giro-Tour-Vuelta n’est pas à l’ordre du jour cette année. Gagner tous les Grands Tours est un objectif majeur pour moi, mais le faire la même année est peut-être un peu fou. Je pense qu’après le Tour, nous verrons mais l’objectif principal sera les Championnats du Monde”, a-t-il déclaré à la fin de Juin, avant même le départ de la Grande Boucle.
A sa reprise à la mi-septembre, le Slovène a une nouvelle fois écrasé la concurrence, cette fois au Grand Prix de Montréal. De quoi renforcer encore, s’il le fallait, son statut de favori à Zurich avec la triple couronne en vue. Avant lui, seuls le Belge Eddy Merckx en 1974 et l’Irlandais Stephen Roche en 1987 avaient réussi à réaliser le triplé Giro-Tour de France-Championnats du monde la même année. « Je n’arrive pas à croire ce qui vient de se passer ! Je me suis mis beaucoup de pression pour aujourd’hui”, a réagi Tadej Pogacar juste après son sacre à Eurosport. Mais comme d’habitude, il y avait lui et les autres.
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