Deux des trois députés de gauche élus l’été dernier au Pays basque ont voté le 16 janvier la censure du gouvernement Bayrou : le socialiste oloronien Iñaki Echaniz et l’abertzale cibourienne Peio Dufau. De quoi susciter l’indignation du centre et de la droite locale. A commencer par la Renaissance du Pays Basque. «Cette décision soulève […] des questions sur les véritables motivations de ce choix et ses implications pour la stabilité politique et l’intérêt général », écrit la présidente du parti présidentiel, Maria Echevarria, dans un communiqué.
Renaissance souligne la « démarche de dialogue constructif » initiée par François Bayrou pour « répondre aux attentes des citoyens et aux défis urgents du pays ». D’où son incompréhension concernant le vote de ces « deux députés censés défendre les valeurs de solidarité et de progrès ». Maria Echevarria déplore des « manœuvres partisanes ».
“Ma responsabilité”
Centre et droite comprennent encore moins puisque la grande majorité (58 sur 66) des socialistes ont choisi la continuité, comme la Bayonnaise Colette Capdevielle. « À la fin de l’année dernière, lors des débats budgétaires, le gouvernement de Michel Barnier a rejeté toutes les propositions des députés socialistes, refusant tout dialogue, se tournant vers le Rassemblement national », écrit-elle. C’était ma responsabilité de censurer ce gouvernement […]. »
Ce ne serait plus le cas aujourd’hui. Aussi, « face à ce monde qui gronde, face aux urgences climatiques, sociales, démocratiques, économiques », Colette Capdevielle a pris sa décision. « Mon devoir est d’être utile immédiatement », pense-t-elle. Et la Bayonnaise cite « un mail d’une retraitée bayonnaise qui survit avec 1 100 euros de pension et se retrouve dans l’impossibilité de vivre décemment ». Bref, le pas du Premier ministre vers le dialogue et l’urgence confirme son choix.
-« Insuffisances »
Un choix contraire à celui de ses collègues basques du NFP, dont l’attitude est qualifiée d’« irresponsable » par le sénateur LR de Biarritz, Max Brisson. Ce dernier estime que « leur radicalisme croissant […] les rapproche des positions de La France insoumise plutôt que de leur propre groupe.» Ce qui l’inquiète le plus.
De son côté, Iñaki Echaniz assume son vote, qu’il justifie par un manque de concessions de la part de François Bayrou et se déconnecte totalement de la pression exercée par LFI. A travers sa motion, Peio Dufau entend « alerter le gouvernement français, car il n’est pas à la hauteur des enjeux ». Les récents propos du Premier ministre se sont révélés, à ses yeux, « insuffisants ».
