« J’ai décidé de répondre au Corruption Investigation Office (CIO). » Il est très tôt, ce mercredi 15 janvier, quand Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol décide, dans un message vidéo, de se rendre aux autorités. Il a fallu deux mandats d’arrêt et plus de 3 000 enquêteurs du CIO, venus le chercher avant l’aube, pour mettre fin à 33 jours d’un jeu politique surréaliste de cache-cache. Flanqué de policiers, tête baissée, mains qu’on imagine retenues… La photo du président arrêté, une humiliation, revient à plusieurs reprises depuis ce matin dans les médias sud-coréens.
Son arrestation met fin à une crise révélant les fragilités d’une jeune démocratie au pays du Matin Calme. Le 3 décembre, dans un discours surprise, Yoon Suk-yeol a proclamé la loi martiale pour la première fois en 40 ans, invoquant la menace des « forces communistes nord-coréennes ». Ce geste radical, présenté comme une mesure nécessaire pour « protéger la Corée du Sud libérale », intervient dans un contexte politique tendu, marqué par un affrontement frontal entre le chef de l’Etat conservateur – membre du parti de droite Le Pouvoir au peuple – et une Assemblée nationale dominée par une opposition de centre-gauche.