Après avoir qualifié l’élection du nouveau président Joseph Aoun d'”espoir de changement” pour le Liban et salué la nomination au poste de Premier ministre de Nawaf Salam, Emmanuel Macron se rendra vendredi sur le territoire libanais, a annoncé mardi après-midi la nouvelle présidence du pays. Joseph Aoun a discuté avec l’ambassadeur de France au Liban Hervé Magro “des préparatifs relatifs à la visite que le président français Emmanuel Macron envisage d’effectuer au Liban vendredi prochain”, a indiqué la présidence dans un communiqué.
M. Macron réitèrera aux dirigeants libanais « ses vœux de pleine réussite dans leur mission : former, dans les plus brefs délais, un gouvernement fort, capable de rassembler le Liban dans toute sa diversité, afin de mener les réformes indispensables à la relance ». . du pays », ajoute le communiqué. “Ce déplacement sera également l’occasion de travailler à la mise en œuvre complète du cessez-le-feu (…) et de réitérer l’engagement de la France dans le cadre du mécanisme de vérification”, selon la même source.
Plus tôt mardi, Nawaf Salam a déclaré qu’il tendait la main à tous les partis politiques pour l’aider à « sauver » son pays frappé par la crise, avant d’entamer des pourparlers pour former un gouvernement. Et de nombreux défis attendent le futur gouvernement de M. Salam, qui a promis d’ouvrir un “nouveau chapitre”, à commencer par la consolidation du fragile cessez-le-feu conclu fin novembre entre le Hezbollah pro-iranien et Israël après deux mois de guerre ouverte. .
C’est également la présidence libanaise qui a annoncé qu’Emmanuel Macron, dont le pays a participé aux efforts diplomatiques pour débloquer l’élection d’un président libanais, se rendrait vendredi à Beyrouth. L’Élysée, qui a confirmé cette visite, a précisé que ce déplacement visait à « marquer l’engagement sans faille de la France en faveur du Liban, de sa souveraineté et de son unité ».
Des défis immenses pour le Liban
“Je ne suis pas un homme qui exclut, mais un homme qui rassemble”, a déclaré M. Salam dans un discours depuis le palais présidentiel, disant “tendre la main à chacun pour entamer ensemble la mission de sauvetage, de réforme et de reconstruction”. Les consultations parlementaires pour former un nouveau gouvernement débuteront mercredi, un exercice qui peut prendre des mois dans ce pays politiquement divisé. “Nous espérons que le délai sera beaucoup plus court”, a déclaré M. Salam. « Nous entamons une nouvelle ère et souhaitons un nouveau départ rapide, car les tâches auxquelles le pays est confronté ne peuvent attendre. »
Le Hezbollah s’était auparavant opposé à l’accession de M. Salam au poste de Premier ministre, mais le mouvement a été affaibli par la guerre contre Israël. Cela a permis l’élection la semaine dernière du président Joseph Aoun, sous la pression notamment de Washington et de Riyad, et la nomination rapide de M. Nawaf lundi, selon les analystes, confirmant la refonte en cours du paysage politique libanais jusqu’alors dominé par le Hezbollah.
-“Les principaux défis aujourd’hui sont de faire face aux conséquences de la récente agression”, a déclaré M. Salam, après que la guerre entre Israël et le Hezbollah ait détruit des pans entiers du sud et de l’est du pays, ainsi que la banlieue sud de Beyrouth, fief du parti. groupe pro-iranien. Il s’est engagé à reconstruire ces régions, à « faire régner l’autorité de l’État libanais sur l’ensemble de son territoire », et à « travailler sérieusement à la pleine mise en œuvre de la résolution 1701 (qui a mis fin en 2006 au précédent conflit entre Israël et le Hezbollah, NDLR). et tous les termes de l’accord de cessez-le-feu.
Le spectre de l’explosion de Beyrouth en 2020
L’accord stipule que seules les troupes libanaises et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) peuvent être armées dans le sud du pays et impose le retrait des troupes israéliennes du territoire libanais. “Aucun obstacle ne doit être fait à la formation du gouvernement”, a déclaré mardi le président Joseph Aoun, appelant à une solution rapide, lors de sa rencontre avec une délégation du Conseil islamique suprême chiite. Il a souligné que cela ouvrirait la voie à une « reconstruction transparente ». »
M. Salam devra également lancer les réformes dont le pays a désespérément besoin après plus de cinq années de crise économique sans précédent. Il a souligné que le futur gouvernement devra « concevoir un programme global pour construire une économie moderne et productive », les cabinets précédents n’ayant pas mis en œuvre les réformes demandées par la communauté internationale pour redresser le pays.
VidéoBeyrouth : les dégâts de l’explosion vus du ciel
« Nous avons vécu sous une direction défaillante, marquée par le copinage et criblée de corruption. Il est temps de le rejeter et de le mettre au service du peuple », a-t-il déclaré, promettant « un État efficace et juste ». » Selon lui, « tout cela ne peut être discuté avant de faire tout ce qui est possible pour rendre justice aux victimes de l’explosion du port de Beyrouth » en 2020. Cette gigantesque explosion a fait plus de 220 morts et ravagé des quartiers entiers de la capitale, mais aucun progrès concret n’a été réalisé jusqu’à présent dans les enquêtes sur ses causes et ses circonstances, en raison d’ingérences politiques.