Tic-tac, tic-tac, le suspense est à son comble. Quelques heures avant sa déclaration de politique générale, François Bayrou a réuni ce matin les dirigeants à plumes de sa coalition autour d’un petit-déjeuner à Matignon. Et tandis que le Premier secrétaire du PS Olivier Faure réitérait au même moment sur BFMTV qu’un “accord était possible”, le chef du gouvernement laissait en réalité entrevoir l’atterrissage de plusieurs jours d’intenses négociations sur la réforme des retraites.
Alors « suspension » ou « abrogation » ? A priori, ni l’un ni l’autre. Selon nos informations, c’est le chemin qu’il a tracé au temps des croissants et du café, évoquant plutôt une réunion des partenaires sociaux dans les quatre ou cinq prochains mois pour “faire des propositions pour améliorer la réforme”, selon plusieurs participants. . Un scénario « ni suspension, ni gel mais des améliorations » présenté d’emblée par Gabriel Attal lors d’une réunion de groupe des députés EPR (ex-Renaissance).
Donc, une clause de révision d’ici le mois de juin, au plus tard, considérant que de toute façon, si la réforme doit être remaniée, il faudra nécessairement le faire avant septembre prochain puisque c’est à partir de ce mois que l’âge de la retraite devra normalement être fixé. être majoré de trois mois supplémentaires. « Dès le début, François avait toujours défendu l’idée d’impliquer les partenaires sociaux dans cette discussion », souffle un de ses proches, ajoutant que le Premier ministre « veut avancer avec tout le monde ».
Le locataire de Matignon et ses équipes discutent depuis plusieurs jours du terme « reconstruction » en réunions internes. Une manière de revenir sur les éléments de langage avant son intervention de cet après-midi devant la représentation parlementaire ? La formule aurait moins de mérite d’être plus acceptable et moins cinglante pour les macronistes, les philippistes et les républicains qui ont soulevé la herse ces derniers jours à l’évocation des termes « suspension » ou « abrogation ». “Je pense qu’il a rassuré le bloc central et la droite, tout le monde disait ouf ! ce matin», souffle un membre de l’ex-majorité.
S’il y parvient, le Premier ministre pourrait prendre un bol d’air pendant quelques mois, alors qu’il reste plus que jamais sous la menace d’une motion de censure à l’approche de la révision du budget. Reste à savoir si cette formule est celle qu’avait en tête Olivier Faure, semblant prêt à se produire ce matin sur BFM.