Il n’est plus légalement possible depuis deux semaines de payer des pâtes, du riz ou de la viande avec des tickets restaurant. Pendant quatre ans, grâce à une dérogation adoptée lors de la pandémie de Covid-19, ces moyens de paiement ont pu être utilisés pour acheter des produits alimentaires à préparer. Mais celle-ci a pris fin le 31 décembre 2024, et n’a pu être prolongée, la censure ayant reporté l’examen d’un texte qui visait à maintenir cette autorisation. Le Sénat se penche sur la question ce mardi 14 janvier 2025 en fin d’après-midi, et pourrait la remettre en place.
Le texte, déjà adopté fin 2024 à l’Assemblée nationale, devait être examiné mi-décembre au Sénat, avant la censure par le gouvernement Barnier. Cette mesure de soutien aux salariés fait consensus parmi les parlementaires, qui souhaitent faire avancer le sujet rapidement. Mais le désaccord demeure : faut-il prolonger l’exonération jusqu’à fin 2025 ou jusqu’à fin 2026 ? L’Assemblée a opté pour une prolongation de deux ans. Mais en commission, le Sénat, dominé par la droite, a proposé de le limiter à un an, appelant à une réforme en profondeur du « ticket restaurant » d’ici la fin de l’année, pour l’adapter à l’évolution des usages, avec la développement du télétravail.
Si cette version est maintenue par la chambre haute mardi en séance publique, le texte devra revenir au Parlement jusqu’à ce qu’un accord émerge avec l’Assemblée, retardant encore davantage son éventuelle promulgation. Mais de nombreux sénateurs tenteront, par voie d’amendement, de modifier le texte pour le rendre identique à celui de l’Assemblée nationale et permettre une adoption dès mardi.
Si en décembre elle préconisait une prolongation limitée à 2025, notamment pour rassurer les restaurateurs qui y sont opposés, la rapporteure Les Républicains Marie-Do Aeschlimann se montre cette fois plus ouverte et assure qu’elle sera «animatrice» pour trouver un compromis. « Je pense qu’il ne faut pas vingt-quatre mois pour régler des problèmes déjà identifiés sur le titre-restaurant.assure-t-elle à l’AFP. Mais il faut remettre le système en place au plus vite pour pouvoir mettre fin au flou qui règne actuellement et moderniser ce système à bout de souffle.