« L‘hymne à la paix des Charentais’. Le titre s’étale sur deux pages, en CL, le 12 janvier 2015. C’était il y a dix ans. Quatre jours après l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo, la mort de Cabu, Charb, Wolinski et les autres. Trois jours après l’assassinat de Clarissa Jean-Philippe, la policière municipale de Montrouge. Deux après l’attaque de l’Hyper Casher et l’exécution de quatre otages, Yohan, Philippe, François-Michel et Yoav. 17 victimes innocentes sont tombées. Etonnement général.
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Mais la France est debout. Et les Charentais dans la rue pour dire non au terrorisme, à la barbarie, à la peur, oui à la liberté d’expression. 20 000 personnes à Angoulême, 12 000 à Cognac, 3 000 à Barbezieux, 1 200 à Confolens, 1 300 à Chasseneuil, 500 à Jarnac. “Je n’ai jamais vu ça!” », clament les habitués des manifestations et autres rassemblements populaires.
Marée humaine, marée de l’humanité
Pour mesurer l’ampleur de l’événement, un constat : le cortège angoumois s’est élancé vers 14h45 de la place de la mairie complètement saturée mais les derniers à descendre dans les rues ont fait le premier pas à 16 heures. Armés de pancartes : « Nous sommes tous Charlie », « Dieu est humour », « Fini l’extrémisme, fini le racisme », « Ils ont souillé mon Islam ».
Chansons : « Cherry Time », « Ma Liberté ». Crayons géants à bout de bras et colombes dessinées. Brandi par des Charentais jeunes et vieux, des cadres supérieurs et des chômeurs, des élus et abstentionnistes, des prêtres, un évêque, deux imams, des juifs, des athées.
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Sur la place des Chais Magelis, point d’arrivée de la manifestation, une banderole, un gigantesque drap blanc destiné à accueillir les hommages et dessins des Charentais aux victimes du terrorisme, est déployée. Martine, une Angoumoisine d’une soixantaine d’années, est la première à reprendre le crayon. “J’ai écrit ‘liberté’.”