« Surtout mentalement, à ne pas sous-estimer » : Peter Vandenbempt voit une « mauvaise évolution » dans le football belge
Un match tous les trois jours. Ce soir, plusieurs équipes belges entameront leur « mission impossible ». Même si de nombreux joueurs et autres parties prenantes ont déjà tiré la sonnette d’alarme, le calendrier footballistique chargé risque (à nouveau) d’éclater en Belgique. “C’est une mauvaise évolution”, estime Peter Vandenbempt.
Après seulement 11 jours de « pause hivernale », la coupe de football revient au programme en Belgique.
Les joueurs et le staff n’ont été contraints de se reposer que quelques jours et seront à nouveau confrontés à un emploi du temps chargé dans les semaines à venir.
Il suffit de penser au Club de Bruges, à l’Union ou à Anderlecht : trois équipes qui sont encore actives sur plusieurs fronts et qui pourraient devoir disputer 14 matches en 44 jours.
Un effet secondaire de diverses compétitions qui continuent toutes à se développer : la compétition belge joue depuis un certain temps pendant la période de Noël et étend la saison à 40 journées de match via des barrages, les compétitions européennes ont encore été élargies cette année et les compétitions nationales les équipes se sont également élargies avec la Ligue des Nations pour faire un effort supplémentaire.
« Si vous additionnez tout cela, vous devez combler tous les trous libres du calendrier. C’est une mauvaise et mauvaise évolution», constate également notre commentateur Peter Vandenbempt.
D’une part, il y a la charge qui pèse sur les joueurs, non seulement physiquement mais aussi mentalement.
Peter Vandenbempt
Une évolution qui se ressent sur deux fronts.
“D’une part, il y a la charge qui pèse sur les joueurs, non seulement physiquement mais aussi mentalement, il ne faut pas la sous-estimer”, poursuit Vandenbempt.
« On dit souvent qu’ils gagnent suffisamment et qu’ils doivent donc travailler pour gagner leur argent, mais ce sont quand même des gens qui ont besoin de pouvoir se déconnecter de temps en temps. Surtout avec des joueurs de grands clubs, cela n’est plus guère possible. Cette saturation mentale peut aussi conduire à des blessures.
Vandenbempt voit également un autre risque lié au calendrier surchargé.
« À un moment donné, je pense qu’il y aura aussi une sursaturation parmi le public. Les gens devraient à nouveau avoir faim de football, mais j’ai du mal à imaginer que ce sera déjà le cas après 11 jours.
Droit décisionnel belge
En théorie, la solution est simple : organiser moins de compétitions. Mais en raison des luttes de pouvoir internationales dans le monde du football, cette tendance semble difficile à inverser.
« Il faut le savoir : au niveau international, il y a souvent une guerre d’enchères entre la FIFA et l’UEFA, qui veulent revendiquer leur place dans le calendrier et ainsi se contrecarrer. Par exemple, cette folle Coupe du monde des clubs est également organisée cet été. Pour les meilleurs joueurs internationaux, comme beaucoup de nos Diables Rouges, cela représente encore une fois un fardeau supplémentaire.
Même si cette tendance est difficile à inverser à l’échelle internationale, il existe des opportunités à l’échelle nationale. Ce sujet est donc à nouveau sur la table. Dès demain, les clubs belges se réuniront pour négocier un nouveau format de compétition.
« Pour un certain nombre de clubs, c’est clair : il doit y avoir moins de matches. Selon beaucoup, cette situation est devenue intenable. Maintenant que le nouveau contrat de télévision a été négocié, c’est à nouveau le moment pour les clubs d’exprimer leur volonté.
Les meilleurs clubs vont s’entêter.
Peter Vandenbempt
Il y a pourtant un biais dans ce débat.
“Les grands clubs s’occupent davantage de la distribution de l’argent de la télévision et resteront donc sur leurs positions lorsqu’il s’agira du calendrier”, explique Vandenbempt.
«D’un autre côté, les petits clubs ne bénéficient pas de moins de matches, car ils ne jouent pas en Europe et ne parviennent souvent pas loin en coupe. Plus il y a de matchs (à domicile), plus ils génèrent de revenus.
Cela contraste fortement avec les grands clubs, qui se concentrent principalement sur le niveau international et veulent y exceller. “Tous deux disent que c’est mieux pour le football belge, mais leurs points de vue sur ce que cela signifie exactement diffèrent grandement.”
Voyons si la Belgique peut envoyer un signal important.