Une question ajoute au moins un peu d’excitation à l’ennuyeuse année politique de 2025.
Le 8 juin 2023, Alain Berset, alors ministre de l’Intérieur, accorde une interview à Radio SRF. Lorsqu’on lui demande s’il sera encore conseiller fédéral en 2024, il répond qu’il a des projets importants qui sont loin d’être terminés. Lorsque le journaliste lui a posé davantage de questions, il a répondu : « Mon objectif est clair : je veux continuer à travailler après et faire avancer mes dossiers. À partir de 2023, je serai à la fois l’aîné et le plus jeune. Je suis plein d’énergie et je veux continuer.
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La chaîne d’information de la SRF, Swissinfo, titrait: «Alain Berset confirme sa candidature renouvelée au Conseil fédéral en décembre». Le « Blick » écrit : « Le conseiller fédéral Alain Berset n’en a pas assez. Il veut se présenter aux élections en décembre.»
Deux semaines plus tard, Berset annonçait sa démission à la fin de l’année lors d’une conférence de presse. Lorsqu’un journaliste s’est étonné de lui demander pourquoi il disait vouloir continuer, il a répondu sans émotion qu’il n’avait jamais dit qu’il se présenterait aux élections. Les journalistes l’auraient interprété ainsi.
“Nous avons obtenu un résultat solide que je suis heureux de représenter.”
Le 30 décembre 2024, après un long silence, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a de nouveau accordé une interview au journal : sur les portails Tamedia, il a répondu à la question de savoir si et avec quel feu intérieur il représenterait le projet d’accord avec l’UE : « Nous avons obtenu un résultat solide que je suis heureux de représenter. Les cantons sont également derrière. Il y aura désormais un grand débat qui dépassera les aspects purement économiques et concernera les questions d’identité. En fin de compte, ce sera le peuple qui décidera.»
Au moins, il ne dit pas qu’il veut continuer à travailler, il est plein d’énergie et veut continuer. Mais la réponse soulève une question : combien de temps veut-il représenter le résultat obtenu en tant que conseiller fédéral ? Jusqu’à ce que les contrats soient paraphés au printemps 2025 ? Jusqu’à ce que le Conseil fédéral mette en consultation le résultat formulé au début de l’été ? Jusqu’à ce que le projet de loi soit ensuite soumis au Parlement ? Jusqu’au scrutin, qui aura lieu au plus tôt en 2027, mais plus probablement en 2028 ?
Ignazio Cassis, qui atteindra l’âge AVS l’année prochaine, reste silencieux. Lors de la conférence de presse du 20 décembre 2024, au cours de laquelle il a annoncé la fin des négociations matérielles avec le ministre de la Justice Beat Jans et le ministre de l’Économie Guy Parmelin, il a semblé presque abattu. Cependant, ses deux compagnons ne semblaient pas non plus particulièrement ravis. Dans quelle mesure le Conseil fédéral dans son ensemble est-il convaincu du résultat obtenu ?
L’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss semble douter de la conviction du gouvernement du Land. Dans une interview au journal romand «Le Temps», elle a récemment déclaré que le Conseil fédéral avait déjà réagi par un «silence assourdissant» lorsque l’ambassadeur Roberto Balzaretti a tenté de rendre acceptables les résultats des négociations au public en mai 2021. Même après les négociations sur l’accord-cadre ont été interrompues, la commission est restée manifestement silencieuse. «Depuis, dit Dreifuss, je n’ai plus eu de nouvelles du Conseil fédéral.»
Si Ruth Dreifuss a raison et qu’il y a effectivement un mécontentement magistral maximal au Conseil fédéral, cela explique aussi les réticences de Cassis. Comment veut-il faire adopter un projet de loi au Parlement et obtenir un vote dans les urnes dont même le Conseil fédéral n’est pas convaincu ? Les politiciens et les journalistes spéculent donc depuis un certain temps sur la démission prochaine de Cassis de son poste. Dès que le traité sera déposé au Parlement, il pourra dire en toute bonne conscience qu’il a conclu les négociations et qu’il peut désormais partir.
Peur du deuxième siège du FDP
Mais il y a un problème : dès que Cassis démissionnera, son parti, le FDP, devra craindre de perdre son deuxième siège. Aux élections générales de 2023, les libéraux se sont retrouvés juste devant le centre. Le droit arithmétique à un deuxième siège, inscrit dans la formule magique, a été décidé par seulement 0,2 point de pourcentage. Cela signifie que celui qui bouge en premier perd. Si Cassis y va seul, plusieurs partis tenteront d’attaquer son siège, dont probablement le centre.
Le président Gerhard Pfister a déjà indiqué à plusieurs reprises que son parti prétendrait à un deuxième siège au Conseil fédéral si le FDP continuait de s’affaiblir. Cassis a été immédiatement réélu lors des élections de renouvellement fin 2023, mais plusieurs hommes politiques centristes ont clairement indiqué qu’il s’agissait d’un délai de grâce. Le Conseil des Etats des Grisons, Stefan Engler, a déclaré : « Si Cassis démissionne pendant la législature, notre parti devra y participer. Nous le devons à nos électeurs.
Bloss : Que se passera-t-il si le FDP abandonne à nouveau le centre lors des prochaines élections nationales de 2027 ? Comment justifier dans de telles circonstances un deuxième siège au Conseil fédéral pour l’ancien CVP ? Un scénario qui résoudrait le dilemme des deux parties serait une double démission. Car Viola Amherd est également considérée comme fatiguée de son travail. Elle réagit durement aux questions des journalistes (« Désormais, il n’est plus nécessaire de demander chaque semaine »), mais le carrousel de noms de successeurs potentiels tourne à Berne depuis des mois.
Au sommet des partis, on fait profil bas. Gerhard Pfister n’a pas abordé le sujet du Conseil fédéral depuis longtemps et le président du FDP, Thierry Burkart, a récemment répondu de manière évasive dans une interview à CH Media :
Journalistes : La probabilité qu’Ignazio Cassis soit encore au pouvoir en 2028 est plus faible que celle que vous soyez alors ministre des Affaires étrangères. Vous devrez alors vous présenter au référendum avec votre collègue du Conseil fédéral Gerhard Pfister – en tant que successeur de Viola Amherd.
Thierry Burkart : Chaque membre du Conseil fédéral est tenu de représenter pleinement les décisions de l’organe du Conseil fédéral.
Journalistes : C’est probablement plus facile que de représenter un FDP divisé.
Thierry Burkart : Il y a des gens qui disent : président de parti est un métier plus exigeant que celui de conseiller fédéral. Je ne peux pas juger ça.
Il reste à voir si Cassis et Amherd se retireront réellement et, s’ils le font, s’ils le feront ensemble. Mais la question se pose, et elle ajoute au moins un peu de piquant à l’ennuyeuse année politique de 2025. Hormis le débat sur l’issue des négociations avec l’UE et l’austérité, il ne se passera pas grand-chose au cours de la nouvelle année : Le 9 février aura lieu un vote sur l’initiative de responsabilité environnementale des Jeunes Verts, considérée comme désespérée ; Le vote sur la taxe foncière sur les résidences secondaires, voté au Parlement en décembre, suivra à un moment donné.
Les choses ne redeviendront vraiment passionnantes qu’en 2026. Ensuite, trois initiatives de l’UDC seront présentées au peuple: l’initiative de neutralité, l’initiative visant à réduire de moitié les cotisations de la SSR et l’initiative populaire contre la Suisse, qui compte 10 millions d’habitants. Les conseillers fédéraux et les présidents de partis souhaiteront alors probablement revenir à l’ennuyeuse année politique de 2025.