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Au moins dix personnes sont mortes mercredi dans une attaque à la voiture bélier à la Nouvelle-Orléans. Le principal suspect, Shamsud-Din Jabba, a été tué, mais les enquêteurs recherchent des complices. Plusieurs questions restent sans réponse dans cette enquête.
L’émoi reste vif à la Nouvelle-Orléans, mais l’enquête se poursuit, alors qu’un homme – un individu probablement âgé de 42 ans selon les dernières informations – a foncé avec son véhicule dans la foule ce mercredi 1er janvier dans le quartier français de cette ville du sud des États-Unis. Etats-Unis, faisant au moins dix morts et 35 blessés. L’auteur présumé, qui s’est enfui après des échanges de tirs au cours desquels deux policiers ont été blessés, est décédé, a indiqué le FBI. L’enquête se poursuit pour découvrir les véritables intentions du meurtrier présumé. Mais de nombreuses questions ont déjà été soulevées à propos de cette attaque.
Un agresseur qui n’a pas agi seul ?
Les premiers éléments d’information sur le profil du suspect ont été fournis par les autorités américaines. Il s’agissait d’un ancien militaire – qui aurait servi dans l’armée américaine – âgé de 42 ans, prénommé Shamsud-Din Jabbar. Ce dernier serait originaire du Texas. Le principal suspect, abattu par la police, pourrait toutefois « ne pas avoir agi seul ». “Nous ne pensons pas que Jabbar soit le seul responsable”, a déclaré l’agent du FBI Alethia Duncan.
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La raison ? Les enquêteurs émettent l’hypothèse que les engins explosifs ont été trouvés dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans. Ces engins explosifs s’ajoutent à la bombe artisanale et aux armes qui ont été retrouvées dans le véhicule du suspect. Selon l’agence de presse Associated Press, ceux-ci ont été placés « par trois hommes et une femme ». L’enquête se poursuit pour retrouver les complices.
Un homme déjà connu des services de justice ?
Lors de la conférence de presse organisée ce mercredi 1er janvier, les enquêteurs ont indiqué que le suspect était connu des services de justice américains. Le quadragénaire avait en effet un casier judiciaire. Selon nos confrères de Fox NouvellesShamsud-Din Jabbar, le suspect a été arrêté en 2002 à Katy, au Texas, pour vol délictueux, puis de nouveau trois ans plus tard à Beaumont pour conduite avec un permis invalide.
-L’homme est soupçonné d’avoir des liens avec le terrorisme islamiste. Un drapeau de Daesh a notamment été retrouvé dans le véhicule qu’il utilisait. Il a également publié des vidéos sur les réseaux sociaux “indiquant qu’il s’est inspiré de l’État islamique, exprimant son désir de tuer”, a déclaré Joe Biden dans son discours à la nation, citant des informations du FBI.
Un véhicule loué via un site « non conventionnel » ?
Les autorités s’intéressent de près au site « Turo », considéré outre-Atlantique comme le « Airbnb » de la location de voitures. Cette plateforme permet de mettre en relation les propriétaires de véhicules avec des personnes potentiellement intéressées par leur location. C’est sur ce site « non conventionnel » selon les enquêteurs qu’aurait été loué le véhicule utilisé lors de l’attaque. Selon les premiers éléments de l’enquête, ce pick-up de marque « Ford » appartenait à l’origine à un homme de Houston. Selon CNN, il a jusqu’ici refusé de commenter ses liens avec le principal suspect.
Des barricades de protection qui n’ont pas été levées ?
Pour empêcher ce type d’attaque, des barricades en acier ont été installées il y a plusieurs années à l’intersection de Bourbon Street et de Canal Street à la Nouvelle-Orléans. Selon nos confrères de CNNces structures avaient été installées suite à l’attentat de Nice (Alpes-Maritimes) : le 14 juillet 2016, une attaque à la voiture bélier sur la Promenade des Anglais avait fait 86 morts. Sur Bourbon Street à la Nouvelle-Orléans – une route très fréquentée par les piétons – plusieurs incidents avaient également poussé les autorités à déployer des structures de protection.
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Ce mercredi 1er janvier, plusieurs témoins affirment pourtant que ces barricades n’ont pas été levées. Interrogé par nos confrères, Michael Gullaury, un Américain qui travaille à proximité du lieu de l’attentat, affirme n’avoir « jamais » vu ces barricades levées ces sept dernières années. Jean-Paul Morrell, conseiller municipal de la Nouvelle-Orléans, a indiqué que ces barricades étaient en cours de réparation. Ce dernier affirme également que le suspect « a contourné les barrières de protection en circulant sur le trottoir ». Jeff Landry, gouverneur républicain, a pour sa part reconnu « des lacunes dans le système » : « Nous allons être transparents et veiller à les combler du mieux que nous pouvons. »