Certains milieux politiques et sportifs, en année olympique, aiment à dire que les vrais ministres des Sports sont les organisateurs des Jeux. En fin d’année, la réalité rattrape cette fiction qui n’en était pas vraiment une, avec la nomination au portefeuille de Marie Barsacq. Ce Landais de 50 ans, directeur général du volet impact et legs de Paris 2024, est l’une des surprises du gouvernement Bayrou. L’intéressé n’en attendait pas plus. Il faut dire qu’elle n’est pas du genre à se vendre. Discrète dans les médias et sur la toile, elle l’avoue elle-même : elle ne pense pas à l’avenir, ne cherche pas particulièrement à entretenir ses réseaux. Sa tâche est tout ce qui compte pour lui.
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Le défi budgétaire
Issue de la société civile, avocate et spécialisée en droit du sport, elle a travaillé pendant dix ans au Comité national olympique et sportif français (CNOSF), notamment sur le thème de l’emploi, avant un passage à la Fédération française de football (FFF). « Elle a une excellente connaissance du sport et travaille dur sur ses dossiers. Et elle consulte beaucoup, elle ne joue pas solitaire », vante une ancienne collaboratrice du Cojop.
Elle a mené de nombreuses initiatives, comme les 30 minutes d’activité physique quotidiennes à l’école, la semaine paralympique lors de la dernière année scolaire ou encore le système « 1, 2, 3 nage » pour apprendre à nager aux enfants – elle qui nage souvent.
Sa tâche sera ardue. Elle devra concrétiser son travail sur les successions au niveau de l’Etat – une loi sera présentée à l’été ou à la rentrée 2025 -, avec un budget qui devrait être amputé de plusieurs dizaines de millions d’euros. Il faudra aussi refaire le lien avec les élus locaux et les acteurs du sport, qui ont déjà fait part de leurs sérieuses inquiétudes sur les coupes budgétaires, et qui doivent gérer l’afflux de licenciés post-olympiques avec des équipements sportifs pas toujours aux normes. « Nous savons qu’il existe des solutions à tous les défis de notre société en utilisant le sport, le sport pour s’engager, le sport pour éduquer, le sport pour bouger, pour le vivre ensemble. Il faut continuer, ne pas abandonner, telle sera ma mission», a assuré la nouvelle ministre lors de sa passation de pouvoir mardi avec son prédécesseur Gil Avérous.
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« Elle connaît parfaitement le football »
Une pile d’autres dossiers l’attendent déjà sur son bureau, avec, parmi les plus brûlants, la désignation du Cojop pour les Jeux olympiques d’hiver de 2030 dans les Alpes. « De par son parcours, elle connaît parfaitement le football mais aussi d’autres sujets du sport français », explique Eric Borghini, qui a travaillé à ses côtés au sein du comité exécutif de la FFF.
Au gouvernement, il y a des profils très politiques et d’autres très techniques, comme le nouveau ministre des Finances (Eric Lombard) et Marie. C’est une personnalité politiquement neutre et je pense que c’est bien vu pour le ministère des Sports. »
Le président de la Ligue Méditerranée l’assure : « Elle sera également là sur la question du fanisme, des discriminations, de l’homophobie et des violences dans les stades. » Un projet sur lequel son prédécesseur avait du mal à se faire entendre clairement et qui attend, depuis trop longtemps, d’être érigé en priorité.