Comme chaque année, Alain redoutait cette période de Noël qui, certes, fait la joie de tout le monde, mais peu de lui.
« A 11 ans, aîné de quatre enfants, une petite sœur venant de naître en août, il savait très bien que dans une famille modeste, les cadeaux de Noël sont assez symboliques. Comme l’année dernière, il s’attendait à recevoir une nouvelle boîte de jeux de construction de la part de son grand-père, lui qui n’est pas très touche-à-tout.
« Non, le rêve de Noël d’Alain était un vélo, comme en avaient la plupart de ses amis du quartier. Depuis l’année dernière, presque tout le monde possédait ce merveilleux destrier qui les propulsait vers l’adolescence. »
« Dans une famille modeste, les cadeaux de Noël sont assez symboliques »
« Il s’agissait plus d’un objet indiquant le statut de l’adolescent que d’une véritable utilité. En fait, comme tous ses amis, il habitait près du parc, et c’est là qu’ils se retrouvaient presque tous les soirs, quand ils le pouvaient. Cet endroit était unique pour les jeunes, une piste équestre où ils pouvaient courir sur plus de deux kilomètres et, en parallèle, une petite route intérieure sur laquelle ils faisaient différents types de courses, en patins à roulettes et bien sûr en vélo.
« C’est ainsi qu’Alain, comme les autres, faisait des chronos sur route, avec un vélo emprunté à un ami. Ah, s’il avait le sien, il pourrait partir sans se soucier du matériel, ni d’une éventuelle chute qui pourrait endommager le vélo. De plus, il a fait attention au vélo prêté.
« Pourtant, son grand-père maternel, Testa d’Arès, était loin d’être dans le besoin, mais il n’était pas homme à faire des cadeaux. Alain n’espérait donc pas grand chose du Noël qui approchait.
« Cette année, il a été décidé de réaliser un grand sapin de Noël chez le parrain d’Alain, importateur de sardines du Maroc, d’Espagne et du Portugal. La grande maison bourgeoise voyait couchée au fond du couloir central du rez-de-chaussée, dans l’escalier à vis, une sorte de prairie synthétique protégée par des barrières en bois peintes en blanc. C’est dans ce lieu en cours d’installation que seraient regroupés tous les cadeaux des différents enfants de la famille et des amis. »
Drôle d’idée !
Un matin, Testa d’Arès, le grand-père un peu fantasque d’Alain, lui demande une faveur. ” Je sais que tu es un bon garçon, tu réussis bien à l’école, mais tu vois que la vie est parfois injuste, certains en ont trop et d’autres pas assez, c’est pourquoi tu dois travailler dur pour réparer les injustices de la vie. C’est de ça qu’il s’agit, mais promis, c’est un secret. Les parents d’un de vos amis souhaitent lui offrir un vélo. Mais, pour qu’il ne soit pas déçu le matin de Noël, ils voudraient que tout soit bien réglé. Puisque tu fais à peu près la même taille… Je sais que c’est un peu un sacrifice que je te demande. »
Alain sourit tristement, mais il accepta sachant qu’en agissant ainsi, il rendait service à un ami. ” Ah, au fait, pour la couleur, je n’ai aucune indication, cette Testa d’Arès, Je vous laisse toute liberté, faites ce que vous ressentez. »
« Nous sommes allés plusieurs fois chez ce courageux M. Gassein, vendeur et mécanicien cycles, pour essayer différents types de vélos. Finalement après trois ou quatre séances, Alain avait tristement fait son choix, ce serait un vélo double plateau, guidon façon papa, huit vitesses et en plus ce serait… rouge ! Testa d’Arès a félicité Alain pour cette collaboration fructueuse, insistant sur le fait qu’une bonne action n’est jamais gâchée.
« Les jours passèrent, faussement joyeux pour Alain, en attendant le rituel immuable de cette fête chrétienne, légèrement modifiée cette année par la réception matinale de Noël chez l’oncle Gaston, comme chacun appelait le parrain d’Alain. La veille, c’était cinéma, retour à la maison pour un petit chocolat chaud, avant de repartir vers l’église Sainte-Clotilde pour la messe de minuit. Après la messe, un petit réveillon en famille, rien de bien copieux pour ne pas empêcher le sommeil de venir ; mais, traditionnellement, la nuit de Noël était particulièrement courte.
« Finalement, le matin, après un petit-déjeuner rapide, ainsi qu’une lessive, c’est vers 11 heures que nous sommes partis pour la maison de Gaston. Assis tranquillement sur des bancs, les enfants regardaient s’élever à l’étage ce gigantesque sapin, l’escalier de pierre blanche semblant l’enrouler autour. Certains se rongeaient les ongles, d’autres se levaient et tentaient de s’approcher sans être vus de ce petit jardin, au pied de l’arbre où se trouvaient les cadeaux et jouets tant espérés.
« Finalement, les gâteaux, biscuits et autres apéritifs étant entre les mains des adultes, Gaston avec sa voix forte et son accent Raimu, a donné l’ordre de venir chercher, qui sa poupée, qui sa dinette, son garage, son jeu de société. construction.
Un rêve simple
Alain, étant parmi les plus grands, attendit que les plus petits aient récupéré leurs cadeaux avant de s’avancer. Il a regardé, mais n’a vu aucun des colis portant son prénom ! Si on l’avait oublié ! Testa d’Arès s’approche de son petit-fils. ” Vous n’avez pas de jouet cette année ? Regarde Alain, derrière l’arbre il me semble qu’il y a quelque chose. »
«Alain se manifestait. En effet, derrière le sapin, un peu caché, se trouvait un fameux paquet, assez haut, plat, enveloppé dans du papier kraft. Alain vit enfin son nom, il toucha l’emballage, son cœur se mit à accélérer brusquement. C’était un tube de fer. Il arracha vigoureusement ce revêtement, jusqu’à ce que le morceau de ferraille apparaisse : il était rouge !
« Très vite, Alain, essoufflé, rouge comme le vélo, regarda étonné la compagnie, parents, amis, applaudissant. Il y avait son vélo rouge, Testa d’Arès avait testé son petit-fils et il semblait content de lui, le pape. Alain n’oublierait jamais ce Noël ; la preuve dont il se souvient encore. »
Merci aux participants
Vienne : Gisèle Jolivet, from Thollet; Jean-Paul Gatard, from Vouneuil-sous-Biard; Philippe Vigier, from Migné-Auxances; Jeanine Dalchaert, from Valence-en-Poitou; Salomé Zanardelli, Benoît Duburcq and Maryvonne Renault, from Poitiers; Claudie Bugeon.
Deux-Sèvres : Louisette Morisset, from La Crèche; Nicole Carriès, from Surin; Gilles Hervé and Monique Jourdain, from Niort; Jacqueline Lecoq, from Exireuil.
Indre-et-Loire: Stéphane Curet, from Tours; Armand Morlighem, from Fondettes.
Loir-et-Cher: Jacqueline Morin, from Chailles; Michel Blanc, from Châtres-sur-Cher; Luc Garcia, from Saint-Laurent-Nouan. Bernard Courchinon and Jean-Claude Pasquier, from Vendôme.
Intérieur : Marie-Thérèse Magnien, from Vendoeuvres; Bruno Blanchet, from Châteauroux; Ginette Josselin, from Mauvières.