Tout arrive à temps pour ceux qui attendent. Amélie de Montchalin, fervente macroniste depuis le début, revient sur le devant de la scène. Après avoir dû démissionner de sa belle (mais éphémère) promotion de ministre de la Transition écologique en mai 2022 – pour un mois et quatorze jours ! ― suite à sa défaite aux élections législatives, cette économiste de formation de 39 ans assume le rôle de ministre déléguée chargée des Comptes publics dans le gouvernement de François Bayrou.
Alors que la France traverse l’une des pires crises budgétaires de la Ve République, elle a désormais la lourde tâche de préparer dans la précipitation un budget pour 2025 et, plus difficile encore, de remettre les comptes du pays dans le vert.
Mais la mission devrait lui plaire. Car ce n’est pas la première fois que cette travailleuse acharnée, qui ne compte pas ses heures, part à la recherche de sources d’économies pour alléger les comptes publics. Entre 2017 et 2019, c’est elle qui a été envoyée au feu pour faire voter les réformes techniques de la loi Pacte (loi relative à la croissance et à la transformation des entreprises) et chercher des moyens de faire des économies. Son passe-temps alors ? La suppression des petites niches fiscales. Elle défend aussi coûte que coûte les budgets successifs, en « bon petit soldat » du ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Pourtant, l’ancien coordonnateur des députés En marche ! à la Commission des Finances est sorti de nulle part. Flow mitrailleuse, ayant besoin de montrer qu’elle connaît ses dossiers comme sa poche, elle nous a accordé sa première interview en octobre 2017, au fond d’un café à deux pas de l’Assemblée nationale. La jeune députée, âgée de 32 ans à l’époque, était issue du secteur privé, d’Axa, où elle était chargée des affaires publiques.
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Mais très vite, elle prend goût à la politique. Ce qui ne plaît pas à tout le monde. En effet, son air strict et son ton de bon élève irritent dans l’Hémicycle, même au sein de la majorité : certains élus de son camp n’hésitent pas à la rebaptiser « Homélie de Montchalin ».
Pourtant, petit à petit, cette diplômée surqualifiée, passée par Harvard et HEC, gagne ses galons au sein de la Macronie. Récompensée pour ses bons et loyaux services, elle revient au gouvernement en 2019 en tant que secrétaire d’État chargée des Affaires européennes. L’année suivante, elle devient ministre de la Transformation et de la Fonction publique avant d’être nommée (puis démis de ses fonctions) en 2022 à la Transition écologique. Cette démission met un terme à la carrière politique de cette mère de trois enfants, catholique pratiquante, qui disparaît alors du paysage politique. Avant de rentrer par la porte d’entrée.