L’archipel de Mayotte, frappé par un cyclone dévastateur, ne peut être reconstruit “sans aborder la question migratoire”, a déclaré mardi 17 décembre le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, appelant à “une législation” sur ce sujet. “L’Etat est mobilisé depuis le début pour venir en aide aux victimes et éviter que d’autres crises ne viennent aggraver le malheur, mais il faut déjà penser au lendemain”, écrit-il sur son compte X.
“Nous ne pourrons pas reconstruire Mayotte sans aborder, avec la plus grande détermination, la question migratoire”, ajoute-t-il, estimant que l’archipel de l’océan Indien est “le symbole de la dérive que les gouvernements ont laissé derrière eux”. ‘installer sur ce problème’. “Il va falloir légiférer pour qu’à Mayotte, comme partout sur le territoire national, la France reprenne la maîtrise de son immigration”, conclut-il.
« Un obsessionnel indécent »
Mayotte, département le plus pauvre de France, compte officiellement 320 000 habitants, “mais on estime qu’il y a 100 000 à 200 000 personnes de plus, en tenant compte de l’immigration clandestine”, a indiqué lundi une Source à l’AFP. proche des autorités. Près de la moitié de la population est composée d’immigrés venus des Comores voisines ou d’autres pays africains, selon l’Insee.
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La déclaration de Bruno Retailleau a suscité de vives réactions à gauche. « Les journalistes me demandent pourquoi je fais de la présence de Bruno Retailleau au gouvernement une ligne rouge ? Il suffit de lire ses tweets», a commenté Marine Tondelier. “Bruno Retailleau est un obsessionnel indécent et incohérent”, a répondu Olivier Faure. “Les Mahorais comptent leurs morts, et le ministre de l’Intérieur ne trouve rien de mieux à faire que de sombrer dans la pure ignominie”, a également fustigé la présidente du groupe La France insoumise (LFI) Mathilde Panot, sur X toujours.
Le cyclone Chido a dévasté samedi ce territoire de l’océan Indien, où environ un tiers de la population vit dans des logements précaires. Pour l’heure, le bilan officiel s’élève à 21 morts à l’hôpital, mais les autorités craignent « plusieurs centaines », voire « quelques milliers ». Une course contre la montre est engagée pour venir en aide aux sinistrés de l’archipel, où l’eau et la nourriture manquent et dont le seul hôpital a été endommagé. Un couvre-feu sera instauré ce mardi soir de 22 heures à 4 heures du matin, pour des raisons de sécurité, afin d’éviter les pillages alors que les habitants manquent de tout.