l’essentiel
La fédération régionale de la construction tire la sonnette d’alarme : le secteur traverse une crise profonde, que l’incertitude politique renforce. Exemple dans le Gers.
Le secteur de la construction subit de plein fouet la crise actuelle, qu’elle soit économique ou politique. La FFB Occitanie et les 13 fédérations départementales ont organisé une réunion jeudi dernier pour appeler à la responsabilité du nouveau gouvernement et des élus pour restaurer la confiance.
Parmi les représentants du BTP, Nathalie Lacroix, présidente de la FFB Gers, qui décrit une situation aussi mauvaise dans le département que dans le reste de la région…
« Nous sommes confrontés à une baisse générale du nombre de logements neufs construits en Occitanie, mais dans le Gers, les logements baissent de près de 24 % entre cette année et 2023. Et pour les locaux professionnels, ce n’est pas bon non plus : la baisse est de 5 %. . » Le président de la fédération du Gers partage les propositions de la FFB pour mettre fin à une crise qui menace la cohésion économique et sociale en Occitanie.
demande en 4 points
« Nous avons des demandes immédiates, en 4 points. L’ancien gouvernement nous a accordé le rétablissement du PTZ, le taux à 0%. Il est crucial de stimuler l’accession à la propriété chez les jeunes ménages. Il faut le remettre en place. »
Autre acquis obtenu du bref gouvernement Barnier, l’exonération des dons en ligne directe – c’est-à-dire des enfants et petits-enfants – pour l’investissement dans de nouvelles propriétés. « Cela montait jusqu’à 100 000 € pour l’acquisition d’une résidence principale. Tout est tombé à l’eau», déplore Nathalie Lacroix
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La FFB Occitanie, en remplacement de la loi Pinel, réclame la mise en place d’un dispositif d’investissement locatif privé. Cela permettrait un amortissement du bâtiment sur 50 ans, au taux annuel de 2%, aussi bien dans le neuf que dans l’existant, pour tous les logements locatifs privés. Enfin, la construction de logements sociaux, actuellement en berne, doit être relancée. « On voit bien que les difficultés sont présentes pour nous. Les entreprises qui produisent des maisons individuelles se tournent vers le marché de la rénovation pour se diversifier. » Ce qui crée une nouvelle concurrence avec les entreprises artisanales… Concurrence plus limitée qu’il n’y paraît, malheureusement : les faillites d’entreprises dans le secteur de la construction ont augmenté de 45 % sur l’année en cours. « Cela laisse de nombreux salariés au chômage… »
Le secteur de la construction attend désormais la stabilité politique. « Nous espérons qu’un gouvernement sera mis en place rapidement, et surtout qu’il durera ! Là, il va falloir reprendre toutes les négociations… »