« J’ai vécu la plus grande honte de ma vie et l’une de mes plus grandes peurs ; nous avons vraiment évité une tragédie. » Lundi 16 décembre, c’est encore très vécu qu’un représentant du club de l’Association sportive et culturelle (ASC) de Plombières, revient sur les graves incidents de fin de match qui ont opposé son équipe senior la veille à la Fontaine. -Association Sportive d’Ouche (ASFO) à Dijon. Le club de Plombières-lès-Dijon recevait les Dijonnais pour la 9e journée du championnat départemental 2.
« Globalement, le match s’est très bien passé, dans un bon esprit, il y a eu très peu de frictions entre les joueurs, rien de méchant », résume un spectateur. En revanche, depuis les tribunes, les insultes fusent. « Les supporters de Fontaine-d’Ouche étaient assez nombreux, ils ont insulté et menacé tout au long du match », assure le représentant de l’ASC interrogé. « Même l’arbitre a été menacé de mort, c’est inacceptable. Les trois quarts des joueurs de Plombières ne se sentaient pas en sécurité sur le terrain et ne jouaient pas librement. »
Coup de feu entendu et couteaux vus par des témoins
En fin de match, vers 16h45, l’ASFO s’impose 3 buts à 2. Mais dans les tribunes, après le coup de sifflet final, les esprits s’échauffent. « Un supporter de Plombières n’a pas apprécié que son équipe perde et il aurait tenu des propos racistes », raconte Amine, l’entraîneur de l’ASFO.
« C’est parti en vrille avec nos supporters, il y a eu une grosse bagarre qui a eu lieu devant une maison à côté du stade. » Selon plusieurs témoins, un coup de feu aurait même été tiré en l’air. « Ce n’était sûrement pas un pétard », confie un spectateur. « Je l’ai vu de loin, j’ai essayé de m’enfuir rapidement, je suis parti en sens inverse en escaladant un portail. »
Plusieurs personnes nous disent avoir vu des couteaux utilisés lors du combat. Le représentant du club de Plombières confirme que « les gens évitaient les coups de couteau, il y en a d’autres qui se sont retrouvés à terre, tabassés par des dizaines de supporters de Fontaine-d’Ouche, je n’avais jamais vu quelque chose de pareil, c’était impressionnant et effrayant. Il y avait des jeunes enfants traumatisés, en larmes, des jeunes filles allaient s’enfermer dans les vestiaires par peur”, poursuit le Représentant de l’ASC. «C’était fou. »
Selon nos informations, des joueurs de Plombières, intervenus pour calmer le jeu, ont été agressés. L’un d’eux a été blessé et présente une blessure à la tête. Il a été transporté au CHU de Dijon et a dû être recousu.
Une quinzaine de gendarmes (PSIG de Dijon, gendarmes de Sombernon, Messigny-et-Vantoux et Quetigny) sont intervenus après la bagarre qui a impliqué une trentaine de personnes. Bien que les tirs et la présence d’armes blanches aient été signalés à la police, celle-ci n’était pas encore en mesure de confirmer lundi ces éléments. Une Source proche de l’enquête nous apprend que les personnes, victimes et témoins, « n’osent pas parler ».
“Notre football est malade”
D’ailleurs, aucune plainte n’a encore été déposée. “Je vais en déposer une au nom du club, mais les victimes ont trop peur des représailles, et je les comprends, car il y a eu des menaces après”, déclare le Représentant de l’ASC. « Nous savions qu’il y avait déjà eu des problèmes avec ce club, mais en utilisant les armes, nous avons atteint un niveau de violence sans précédent, ce n’est pas acceptable. »
Amine, le coach de l’ASFO, regrette ces événements et les condamne. « Le match s’est bien passé, mais on n’arrive pas à gérer les supporters des deux côtés, il y avait un manque de sécurité. C’est vraiment bête de réagir ainsi, avec violence, pour un match de foot départemental 2 ! Certains prennent cela trop au sérieux, c’est dommage d’en arriver là.»
Si une enquête a été ouverte par la gendarmerie, du côté de la circonscription de football de Côte-d’Or, la commission de discipline a été contactée. «J’attends d’avoir tous les éléments avec les rapports de l’arbitre et de mon délégué qui étaient sur place», explique Jérôme Thibert, président du district.
« Un instructeur va examiner le dossier et nous faire des recommandations concernant les sanctions. Il faut vraiment faire quelque chose contre ces violences autour des stades.
Sur le terrain, on n’a pas grand chose, le problème vient souvent de notre entourage, des supporters et malheureusement on ne peut pas les contrôler. Notre football est malade, on le voit maintenant dès le plus jeune âge, avec des parents qui s’énervent, s’en prennent aux éducateurs ou aux arbitres, c’est angoissant. » Pour ce représentant du club de l’ASC, « l’ASFO devrait être radiée, car le problème n’est pas nouveau ».
Un autre match arrêté à Perrigny-lès-Dijon
Un autre incident s’est produit dimanche 15 décembre, dans l’après-midi, sur un terrain de football. Cette fois, c’est un match départemental 3, entre Perrigny-lès-Dijon et le club de football des Grésilles (FC) de Dijon, qui a failli mal se terminer. Mais la police avait été prévenue d’éventuelles tensions et avait donc mis en place un dispositif de sécurité dans le stade. Durant le match, des insultes et des provocations ont été lancées contre les joueurs par les supporters.
Dix minutes avant la fin du match, alors que Perrigny menait 5 à 1 et que la tension montait dans les tribunes, l’arbitre décide d’interrompre, puis d’arrêter définitivement le match. « Il a jugé que les joueurs n’étaient plus en sécurité », précise Jérôme Thibert, président de la circonscription de football. « J’attends son rapport et, là aussi, la commission de discipline est saisie. »
Du côté des gendarmes, on souligne que « la rixe a été évitée, nous avons pu contenir la situation ».