violations graves et massives des droits

violations graves et massives des droits
violations graves et massives des droits

Un outil dématérialisé aux échecs importants

Déployée depuis 2020 dans le but de simplifier les démarches administratives, l’ANEF s’est imposée comme une voie unique dématérialisée pour les demandes de certains titres de séjour des ressortissants étrangers. Toutefois, depuis la mise en service de cet outil, le Défenseur des droits a reçu de nombreuses plaintes de personnes qui ne sont plus en mesure d’accomplir les démarches nécessaires pour obtenir un titre de séjour ou de recevoir une réponse dans un délai. normal, y compris dans le cas d’un simple renouvellement.

Le service ne tient pas sa promesse de simplifier les démarches administratives. Problèmes techniques persistants, choix ou imprévus dans la conception de l’outil sources de difficultés, déploiement fragmentaire et manque d’informations pour les utilisateurs, manque de flexibilité pour compléter ou modifier une demande déposée… L’outil souffre de nombreuses limitations qui affectent tant le dépôt que le traitement. des demandes de titres.

Entre 2020 et 2024, le nombre de plaintes reçues par l’institution du Défenseur des droits concernant les droits des étrangers a augmenté de 400 %. En 2023, ce nombre représentait un quart du total des plaintes – il sera sans doute un tiers en 2024. Parmi ces plaintes, les trois quarts concernent des titres de séjour. Enfin, la grande majorité de ces demandes (les trois quarts également) concernent des renouvellements de titre de séjour, concernant donc des personnes résidant déjà en et bénéficiant déjà d’un titre régulier.

Les délégués du Défenseur des droits sont confrontés quotidiennement à des situations de violations inacceptables des droits.

Violations massives et graves des droits

Dans une décision du 3 juin 2022, le Conseil d’État a jugé que le dépôt d’une demande de titre de séjour via l’ANEF ne pouvait être imposé qu’à la condition de garantir un accès normal au service ainsi que l’effectivité des droits. Il s’agit de soutenir la dématérialisation de services spécifiques d’accueil et d’accompagnement, notamment pour les personnes éloignées du numérique, et de garantir la possibilité de recourir à une solution alternative lorsque le dépôt dématérialisé du dossier s’avère impossible malgré cet accompagnement (par exemple, le dépôt physique du dossier de candidature). un fichier).

Le Défenseur des droits constate dans ses plaintes que les étrangers contraints de recourir à l’ANEF pour introduire leur demande de titre de séjour rencontrent de nombreuses difficultés que les services d’accueil et d’accompagnement mis en place, comme par exemple le Centre de contact citoyen (CCC) et le Les Points d’Accueil Numériques (PAN), ne permettent pas de pallier : échecs des échanges avec les CCC, complexité d’accès aux PAN, manque de qualification du personnel, manque de personnel, prérogatives insuffisantes de ces services pour lever les blocages… Et, le droit de soumettre la demande via un autre canal est souvent gêné.
Le risque est que les personnes qui ne peuvent accéder à une démarche ou la finaliser, se retrouvent sans justificatif de leur droit au séjour. Cependant, la perte de ce droit peut entraîner d’autres violations des droits, notamment économiques et sociaux : perte du droit au travail, perte d’emploi, suspension des prestations sociales, perte de logement ou encore difficultés d’accès aux soins. .

Dans tous les cas, les défaillances constatées ont pour effet de maintenir les personnes concernées dans une situation administrative incertaine et précaire pendant plusieurs mois voire années durant lesquelles elles sont contraintes de suspendre ou de reporter un certain nombre de projets, tant professionnels (stages, formations, changement ). emploi, etc.) et personnels (déménagement, visite familiale à l’étranger, etc.), qui nécessitent de pouvoir justifier d’un droit au séjour.

Les recommandations opérationnelles du Défenseur des droits

L’ampleur et la gravité des violations des droits constatées par le Défenseur des droits nécessitent l’adoption de mesures urgentes. Sans remettre en cause la possibilité de dépôt électronique des demandes de titre de séjour, le Défenseur des droits émet 14 recommandations pour faire de l’ANEF un véritable outil de simplification pour les usagers, parmi lesquelles :

  • Intégrer dans le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile une disposition reconnaissant le droit d’effectuer toute démarche par la voie non dématérialisée, sans condition préalable,
  • Automatiser le renouvellement automatique des attestations d’extension d’instruction (API) et créer, pour les personnes sollicitant la régularisation de leur situation administrative, une attestation dématérialisée créatrice de droits délivrée après vérification de l’exhaustivité du dossier,
  • Améliorer l’information donnée aux usagers sur les sites Internet des préfectures sur les modalités de dépôt des demandes de permis et la mettre à jour régulièrement.
 
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