Six dix heures, lundi 16 décembre, boulevard Voltaire, artère qui traverse La Penne-sur-Huveaune. Quatre policiers en civil – deux femmes et deux hommes – accompagnés d’un serrurier, sonnent à l’interphone de l’appartement situé au dessus d’un salon de coiffure à l’entrée de la commune, selon un témoignage détaillé recueilli par Provence.
Au moment des premières perquisitions, des agents de la division territoriale de délinquance (DCT) sont venus interpeller le maire, Nicolas Bazzucchi, soupçonné de violences aggravées et de viol conjugal.
Les enquêteurs réapparaissent dix minutes plus tard, entourant l’élu vêtu d’une parka noire. La rue est déserte et personne, pas même les premiers clients du bureau de tabac qui vient d’ouvrir en face, ne prête attention au petit groupe assis dans deux véhicules banalisés. Rendez-vous à la mairie voisine pour une perquisition qui durera une trentaine de minutes. Là encore, impossible de deviner ce qui se passe derrière les volets baissés de la mairie dirigée par Nicolas Bazzucchi, 29 ans, depuis son élection en mars 2022. Cet enfant du quartier s’est présenté sans étiquette, bénéficiant du soutien de la droite à succéder à Christine Capdeville (PCF).
Il repartira menotté à 7 heures du matin, pour être conduit à la préfecture de police de l’Évêché à Marseille, où il est depuis placé en garde à vue. Selon nos informations, au moins une ancienne compagne du maire a porté plainte pour violences physiques et sexuelles dont elle a été victime dans le cadre de leur relation. « Les conditions d’arrestation sont inappropriées et le recours aux menottes exposé au public à la sortie de la mairie est absolument inacceptable.dénonce Me Jérôme Gay, l’avocat du maire. Mon client conteste tous les faits qui lui sont reprochés.
Mais cette commune limitrophe de Marseille bouillonne depuis plusieurs jours de rumeurs sur les mauvais traitements subis par plusieurs jeunes femmes qui entretenaient une relation amoureuse avec Nicolas Bazzucchi. Selon nos informations, l’un d’entre eux s’en était publiquement plaint en juin dernier devant une quinzaine de personnes, dont des élus de la majorité municipale, mais n’avait pas porté plainte.
Plusieurs anciens compagnons de Nicolas Bazzucchi – ainsi qu’un des principaux cadres de la mairie – ont également été convoqués lundi 16 décembre et mardi 17 décembre à l’Evêché afin de rendre leur témoignage. “La police avait des questions extrêmement précises», confirme l’un d’eux.