À quoi ressemblera l’économie roumaine. La croissance des salaires se modère. Les déficits restent élevés. La dette du pays atteint un point critique

Les dernières prévisions macroéconomiques pour la Roumanie, vues par les spécialistes de l’Union européenne, indiquent une année 2025 plus équilibrée, mais avec une stagnation en termes de déficits, en l’absence d’un changement fondamental de la politique budgétaire. Pour la même raison, seules les dettes de la Roumanie connaîtront une avancée considérable. Au niveau intérieur, les prix continueront d’augmenter, mais moins, une situation valable également pour les salaires, révèlent les données analysées par Profit.ro.

Les experts de la Commission européenne prévoient qu’une reprise progressive de la demande extérieure, un assouplissement des conditions financières, une consommation privée et des investissements résilients accéléreront la croissance du PIB au-dessus de 2 % en 2025, contre 1,4 % cette année.

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L’inflation devrait se modérer légèrement mais rester supérieure à 5 % en 2024, car les pressions sous-jacentes sur les prix restent élevées en raison de la croissance continue du revenu disponible. La forte demande du marché du travail devrait réduire davantage le chômage.

Le déficit budgétaire général de la Roumanie devrait atteindre 8 % du PIB en 2024, soit bien plus qu’en 2023. Il devrait rester à ce niveau en 2025 et même en 2026, à condition que les politiques actuelles ne changent pas.

Le ratio dette/PIB devrait atteindre près de 60 % d’ici 2026. Ce pourcentage est considéré comme critique par le traité d’adhésion et constitue également une limite convenue par tous les pays membres, bien que la dette de la zone euro dépasse actuellement 88 % du PIB. .

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L’Union dans son ensemble a une dette de 81,5% du PIB. Cependant, la manière dont cette dette est financée diffère de celle de la Roumanie par le volume couvert par des investissements directs beaucoup plus importants.

Indicateurs 2024 2025 2026
Croissance du PIB réel (% annuel) 1,4 2,5 2,9
Inflation (% par an) 5,5 3,9 3,6
Taux de chômage (%) 5,5 5,5 5,4
Déficit budgétaire (% du PIB) -8,0 -7,9 -7,9
Dette publique brute (% du PIB) 52,2 56,1 59,7
Solde du compte courant (% du PIB) -8,3 -7,6 -6,9

La forte demande intérieure stimule les importations

En 2024, la production industrielle, la construction résidentielle, les services informatiques et les transports ont perdu leur dynamique de croissance en raison de la faiblesse de la demande extérieure des principaux partenaires commerciaux de la Roumanie, de la croissance rapide des salaires et des prix élevés de l’énergie. Dans le même -, les ventes au détail ont fortement augmenté grâce à la croissance rapide des revenus réels disponibles.

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Toutefois, les effets bénéfiques d’une consommation privée robuste ont été largement compensés par l’évolution négative significative des exportations nettes dans la croissance du PIB. La croissance de l’investissement privé a été modérée par les incertitudes quant aux conséquences budgétaires du prochain gouvernement. Ce seraient les raisons pour lesquelles la croissance du PIB aurait ralenti à 1,4 % en 2024 contre 2,4 % en 2023.

Une reprise progressive de la demande extérieure et des exportations, un nouvel assouplissement des conditions financières, une consommation privée résiliente et une accélération de l’investissement privé devraient conduire la croissance du PIB réel à 2,5 % en 2025 et à 2,9 % en 2026. Les investissements financés par l’UE dans les infrastructures publiques sont devraient fortement soutenir la croissance.

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Cependant, la contribution négative significative des exportations nettes en 2024 devrait creuser le déficit du compte courant à environ 8 % du PIB, contre 7 % en 2023.

Croissance des salaires plus faible

Les pressions sur le marché du travail se sont atténuées, selon la Commission, à la suite d’un ralentissement de l’activité économique et d’une augmentation du nombre de travailleurs étrangers.

Toutefois, la demande de main d’œuvre reste élevée et le taux de chômage devrait légèrement diminuer à moyen terme. Les salaires nominaux dans les secteurs public et privé continueront de croître fortement à des taux à deux chiffres en 2024.

La Commission s’attend à un ralentissement de la croissance des salaires en 2025 et 2026, compte tenu des augmentations déjà importantes du salaire minimum, de la baisse de l’inflation et de l’apaisement des tensions sur le marché du travail.

Plafond d’augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation

Les experts de la Commission prévoient un ralentissement significatif de la hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires.

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Toutefois, la pression sur les prix reste forte dans un contexte de forte demande intérieure soutenue par des augmentations de salaires et de retraites et par une hausse constante des prix des services. L’inflation moyenne devrait continuer de baisser et atteindre la fourchette cible de la banque centrale de 2,5 % ± 1 point de pourcentage), mais pas avant fin 2026.

Le déficit budgétaire reste élevé en 2025 et 2026

Le déficit budgétaire général de la Roumanie devrait atteindre 8 % du PIB en 2024, soit bien plus qu’en 2023 (6,5 % du PIB). Le déficit plus élevé reflète une croissance très rapide des dépenses publiques, principalement due à des augmentations significatives des salaires du secteur public, des dépenses en biens et services et des transferts sociaux, y compris les retraites.

Pour 2025 et 2026, le déficit devrait rester élevé, en raison de la réforme des retraites et de l’augmentation des dépenses d’intérêt sur la dette publique (2,2 % du PIB en 2026, contre 1,4 % en 2022).

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La Commission déplore que les mesures de réduction du déficit incluses dans le plan budgétaire et structurel de la Roumanie, présenté le 25 octobre par le cabinet du ministre des Finances, Marcel Boloș, à la Commission européenne, ne soient pas encore suffisamment claires. La Commission laisse entendre qu’elle attend de voir le budget 2025.

 
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