Blessé à la cheville samedi lors de la première manche du géant, Clément Noël a été contraint à l’abandon avant le slalom de Val d’Isère. La douleur était trop intense pour skier dans ces conditions sur la Face de Bellevarde. Le Français va suivre un traitement et espère être de retour le week-end prochain à Alta Badia en Italie.
Clément Noël, ce dimanche matin, avez-vous su très vite que cela n’allait pas être possible ?
Quand je me suis levé, j’allais plutôt bien. Ensuite, la cheville avait un peu enflé. Je savais que ça n’allait pas être facile. J’ai essayé la chaussure hier soir, ce n’était pas facile. J’ai réessayé ce matin, je pensais qu’il y avait peut-être une chance car je ne me sentais pas mal dans la chaussure. Mais le ski demande beaucoup de contraintes, on a l’impression que la cheville est comme une attelle, mais quand je suis arrivé à appuyer sur mon pied, je n’ai pas osé du tout. Cela m’a fait mal. J’ai patiné jusqu’à la piste, j’ai vu qu’il allait faire chaud. J’ai essayé de m’échauffer un peu, de partir en piste, mais j’ai tout de suite su que ce n’était pas possible.
Avez-vous regretté d’avoir quitté le géant ?
Il est facile de dire avec le recul que je n’aurais pas dû le faire. Oui, c’est sûr que j’avais plus de chances d’obtenir un résultat aujourd’hui qu’hier. Je pense qu’en tant que géant, je n’ai pas trop mal skié ces derniers -. Je me sentais bien sur mes skis avec une confiance en slalom. Pour moi, c’était un choix judicieux. A partir de là, s’il y a une réflexion derrière et qu’elle est sage, alors non, il n’y a aucun regret d’avoir fait le géant. Après on sait que c’est du ski, c’est risqué. Quand on prend tous les risques pour faire un bon tour, évidemment il y a des risques de chute. Je vais bien, je ne suis pas trop blessé, ça aurait pu être pire. Nous avons évité le pire. Je ne vais pas refaire un géant tout de suite. Je vais remonter ma cheville et faire du slalom. Parce que c’est là que je performe le mieux.
Le slalom d’Alta Badia le week-end prochain vous semble-t-il adapté ?
Je pense que oui. Je dois faire un ou deux tests supplémentaires supplémentaires. J’ai passé une radiographie et une échographie. Je vais refaire une IRM pour voir si tout est en place. Je ne vois pas trop de problèmes pour faire Alta Badia. J’ai déjà moins mal qu’hier, je boite un peu en marchant, mais c’est léger. Nous verrons comment cela évolue. Je ne suis pas médecin. Le but c’est d’être là, je pense que c’est raisonnable.
Lorsque vous êtes tombé, avez-vous immédiatement eu peur que ce soit plus grave que cela ?
Un petit oui. Encore une fois, je ne me blesse pas souvent donc je ne sais pas vraiment. J’ai tout de suite senti que la cheville était moyenne dans la chaussure dès que je me suis levé. Nous avons vérifié sur la piste si elle n’était pas cassée, mais j’ai pu bouger donc c’était assez rassurant. Mais je me suis dit avec l’adrénaline peut-être que quand il fait chaud je ne ressens pas grand chose. Au final, j’ai quand même bien fait. Plus de peur que de mal.
Est-ce la chute la plus violente que vous ayez subie dans votre carrière ?
Comme je ne tombe vraiment pas souvent, oui, c’est clairement le plus violent.
Et deux dents ont également été touchées, mais vite pris en charge…
Oui, livrés directement, ils ont été super efficaces, ils m’ont refait les dents le jour même. À 14 heures, c’était déjà réglé. Bon, c’est juste esthétique, mais les dents sont quand même un peu pratiques. Si je voulais courir correctement aujourd’hui, je devais me sentir bien. Et les dents aident.
Un mot sur Steven Amiez, qui a réalisé un premier tour très solide…
Ce n’est pas du tout une surprise pour moi, on s’est entraîné sur piste la semaine dernière, il a très bien skié, c’est une piste qui lui convient. Et il a même de belles qualités, en ce moment, il est confiant. Avant son passage, j’ai constaté que les premiers n’avaient pas skié le feu. Il y a Henrik Kristoffersen qui fait un bon parcours sans être fou là-bas. Il y avait de la place pour Steven, s’il skiait. Il l’a fait. C’est très bien. Steven l’a dit, il a encore un gros match à faire. La vérité est que ce n’est pas facile de commencer dernier de la Coupe du Monde au deuxième tour. Il n’en a jamais fait l’expérience. Après, la nouveauté ne fait pas tellement de mal. La première fois que cela m’est arrivé, ça s’est bien passé. On est sur une lancée, on se sent bien, on sait qu’on skie bien. Je lui fais confiance.
Après avoir regardé la manche à la télévision, y a-t-il une frustration ?
Oui, regarder le tournoi à la télévision n’est pas ce que nous voulons faire. Après, si c’est juste une course, ça ne compromet pas ma saison. Je vais plutôt bien. C’est frustrant car c’est à Val d’Isère et j’avais envie de faire partie de cette belle fête, de cette belle journée. Cela ressemblait à une piste amusante à skier. J’avais certes une carte à jouer, mais pas dans cet état.