« 1,80 m et toujours en talons. » C’était avant d’être Miss, et sur son compte Instagram, Mélissa Atta Bessiom incitait les grandes à être aussi féminines qu’elles le souhaitent. Pour elle, cela n’a pas toujours été facile. « Au collège, les gens me disaient : Tu es trop gros. Je faisais du 43 et on se moquait des chaussures de mon garçon. J’ai grandi à Angers, une ville où il y avait très peu de métis. J’ai aussi eu beaucoup de commentaires sur mes cheveux, pas assez raides… » explique cette fille d’une Angevine et d’une Camerounaise, née à Londres.
Elle joue désormais avec tout, de la coupe de cheveux, afro ou non, à ses tenues de toutes les couleurs. Sur ses photos avant Miss, Mélissa joue parfois la bombe, pose avec son fiancé, lui aussi très flashy. Les dernières images restent très à la mode, des bleus magnifiques, des maillots de bain flamboyants. Elle aime son corps, rayonne et se façonne.
Et quand on parle de son travail, de ses études, elle te fait taire. Ce n’est pas trop dur de préparer Miss France ? « Après avoir fait une classe prépa, tout me convient. Rien ne sera si difficile», éclate-t-elle de rire. Et le discours, pas stressant ? « J’anime des réunions en anglais devant une cinquantaine de personnes », sourit-elle. Et a survécu à huit examens oraux majeurs dans les huit écoles de commerce auxquelles elle a postulé. Alors le jury, n’ayez même pas peur !
“Je suis là où on ne m’attend pas”
Chef de projet en intelligence artificielle, la jeune femme travaille pour la maison de luxe Louis Vuitton. Juste après son élection régionale, ce sont pratiquement ses premiers mots dans la presse locale : « Je dois empêcher mon travail ! » Après Télécom SudParis, grande école d’ingénieurs du numérique, elle se concentre sur l’IA, qui fait souvent peur : « Au cœur de cette cellule innovation chez Louis Vuitton, mon rôle est d’aider et de rassurer les entreprises sur ces nouveaux territoires. »
Pendant le confinement, elle a étudié à Taiwan. « Je n’ai jamais vécu ce confinement. Là-bas, tout était ouvert», se souvient-elle avec surprise. Pourquoi devenir Miss dans une vie aussi remplie et réussie ? «Je suis là où on ne m’attend pas. Et la petite Mélissa qui n’avait pas confiance en elle et admirait Flora Coquerel (Miss France 2014, métisse d’origine franco-béninoise) serait très heureux.
Ancienne volleyeuse au pôle Espoirs (un des secteurs des Creps, les Centres Ressources d’Expertise et de Performance Sportive), capitaine à Angers, elle a « l’âme d’une compétitrice ». Finale ce 14 décembre, où du haut de sa taille d’un mètre quatre-vingts, elle brillera plus que jamais.