qu’est-ce que le captagon, cette drogue qui a transformé le pays en narco-État ?

qu’est-ce que le captagon, cette drogue qui a transformé le pays en narco-État ?
qu’est-ce que le captagon, cette drogue qui a transformé le pays en narco-État ?

C’est l’héritage toxique de Bachar al-Assad. L’effondrement du régime syrien a libéré des millions de pilules de captagon dans la nature. Chaque jour, des rebelles découvrent dans des hangars ou des bases militaires en ruine de petites pilules beiges d’une drogue qui a transformé la Syrie en un narco-État. “Il avait semé le sectarisme et le captagonisme”, a déclaré dimanche à Damas Abou Al-Joulani, chef des rebelles, en faisant référence au règne du dictateur déchu. D’où vient ce médicament ? Quel est son rôle dans l’économie syrienne ? Le trafic va-t-il continuer ? Le Parisien fait le point.

Une drogue populaire dans les pays du Golfe

Le Captagon était à l’origine un médicament psychotrope commercialisé dans les années 1960 pour traiter le trouble déficitaire de l’attention et la narcolepsie. L’un de ses principaux principes actifs, la fénétylline, est une drogue de synthèse de la famille des amphétamines. Son inscription en 1986 par les Nations Unies comme « substance dangereuse » a conduit à l’arrêt de la production de la drogue. Mais depuis son interdiction, un commerce clandestin s’est mis en place, avec de faux comprimés de captagon en circulation.

Ces pilules sont devenues très populaires dans les pays du Golfe, notamment en Arabie Saoudite. Faciles à fabriquer, peu coûteuses… la consommation de ces fausses pilules à l’effet ultra-stimulant s’est rapidement répandue. En , cette drogue de synthèse a été particulièrement médiatisée après les attentats du 13 novembre 2015. Les terroristes du Bataclan étaient soupçonnés d’avoir agi sous son influence désinhibitrice. Cependant, les autopsies des corps des terroristes n’ont révélé aucune trace de cette drogue.

Une manne financière pour le régime Assad

La fabrication de cette pilule synthétique a explosé en Syrie, après le déclenchement de la guerre civile en 2011. Sous les sanctions, le pays a vu son économie légale réduite à néant. La production et le trafic de captagon deviennent alors une Source de revenus essentielle, même pour les régions les plus pauvres du pays. Ce système “a particulièrement profité à l’appareil répressif des Assad, le frère de Bachar al-Assad à la tête de la 4e division militaire, Maher al-Assad” qui dirigeait l’essentiel du trafic, rapporte Wassim Nasr, journaliste et spécialiste des mouvements jihadistes. . de France Culture.

Le militaire serait l’un des chefs du réseau syrien de captagones, une industrie estimée à au moins 10 milliards de dollars. Ces drogues étaient devenues, de loin, le principal produit d’exportation de la Syrie sous Bachar al-Assad.

Outre une manne financière lucrative, le captagon constitue également un levier de pression diplomatique pour le président, puisque l’amphétamine se répand dans les pays de la région. En Arabie Saoudite, la pilule est populaire dans les partis de l’élite aisée mais aussi parmi les travailleurs modestes en quête d’incitations pour suivre le rythme infernal de leurs employeurs.

Et maintenant ? Abou Al-Joulani, qui entend gérer la Syrie post-Assad, a promis d’arrêter la production et le trafic de captagon. Un défi dans un pays où l’industrie est à genoux. « Al-Joulani veut montrer aux pays de la région qu’il va lutter contre ce trafic pour obtenir de l’aide, et montrer un autre visage de la Syrie. Ce ne sera pas une tâche facile car l’ensemble de l’appareil d’État est impliqué. Et ceux qui vivent de ce trafic vont essayer de continuer à en vivre », juge Wassim Nasr.

 
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