Est prêt à affronter à nouveau le public : Sanija Ameti.Image: clé de voûte
Sanija Ameti a pris une photo de Jésus et de Marie en septembre, ce qui a déclenché une tempête médiatique. Aujourd’hui, Ameti parle pour la première fois dans une interview de ce qui lui est arrivé depuis.
14.12.2024, 06h0014.12.2024, 10:06
«J’ai honte et je suis désolé pour cela. Ce n’était pas une provocation, c’était une erreur», déclare Sanija Ameti, coprésidente de l’Opération Libero et politicienne verte libérale, dans une interview à «La Suisse le week-end».
C’est la première fois qu’Ameti s’exprime publiquement après avoir pris une photo de Jésus et de Marie en septembre. La vague d’indignation qui en a résulté a eu de graves conséquences pour Ameti. Elle a perdu son emploi dans une agence de relations publiques, le président du GLP, Jürg Grossen, a demandé son exclusion du parti, elle a reçu des menaces de mort et a été temporairement sous protection policière.
L’intégralité de l’interview ici :
Depuis, Ameti s’est retirée de la scène publique. Elle a même cessé d’assister aux réunions du conseil municipal de Zurich, où elle avait été élue pour le GLP. Elle envisage cependant sa rentrée politique lors du conseil municipal du 18 décembre. Dans une interview accordée à «La Suisse le week-end», elle a clairement expliqué pourquoi elle revenait maintenant.
“Je suis désolé”
Ameti explique qu’elle n’est désormais « plus en arrêt maladie » et qu’elle est en mesure de remplir ses obligations. Mais au cours des trois derniers mois, elle n’osait souvent pas « quitter la maison ». Elle a également demandé l’aide d’un professionnel.
Elle regrette d’avoir pris la photo de Jésus et de Marie. Elle dit à cinq reprises au cours de l’interview que c’était une « erreur ». “Cela a, à juste titre, dérangé beaucoup de gens (…) et je suis toujours incroyablement désolé pour ce que j’ai fait et causé”, admet Ameti. Elle ne veut pas « justifier » l’incident, juste donner le contexte.
C’est ainsi qu’Ameti décrit la soirée au cours de laquelle elle s’est laissée entraîner dans l’action fatidique. Elle était « surmenée et complètement fatiguée » et voulait se vider la tête en tirant. En septembre déjà, elle expliquait qu’elle n’avait pas consciemment pris une photo de Jésus et de Marie, mais que la sélection était aléatoire. Elle insiste également dans l’interview sur le fait que cela aurait pu être n’importe quel autre motif.
Elle pensait à quelque chose de complètement différent, comme elle le dit à «La Suisse le week-end»: «Quelque chose s’est passé dans ma tête pendant que je tournais. Quelque chose qui m’a fait dérailler. Elle pensait notamment à sa famille, à son frère qui a été « abattu » dans les années 1990. Pas une seconde il ne s’agissait de Jésus ou de Marie, comme l’explique Ameti : « Quand j’ai regardé le tableau sur le mur, je n’ai rien vu. Je n’ai ressenti que de la douleur. Une douleur qui ne connaît ni début ni fin. Elle voulait désamorcer cette douleur en la partageant avec d’autres sur les réseaux sociaux.
Malgré cet incident, Ameti souhaite continuer à faire de la politique, même si les coups de Jésus la marqueront probablement pour toujours. Elle dit :
«Je porte cette chaussure en béton maintenant. Mais cela ne m’empêche pas d’avancer. »
(kma)