La nomination de François Bayrou à Matignon ce vendredi suscite de vives réactions, certains, comme La France insoumise, appelant déjà à la censure du nouveau chef du gouvernement.
Près de dix jours après la censure de Michel Barnier par l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a nommé François Bayrou comme nouveau Premier ministre ce vendredi 13 décembre 2024. Le président du Modem a assuré qu’il y avait « une voie à trouver » menant à la « nécessaire réconciliation » du pays, précisant que « chacun comprend la difficulté de la tâche ». La question de la censure de François Bayrou est déjà sur la table, avant même sa déclaration de politique générale.
Si La France insoumise a déjà appelé à la censure, d’autres forces politiques de gauche, comme le PS, ont posé leurs conditions. A l’extrême droite, “pas de censure a priori”, tandis qu’à droite les Républicains attendent “que le Premier ministre (…) présente son projet”.
• Pour le RN, “il n’y aura pas de censure a priori”
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a assuré qu’il “n’y aura pas de censure a priori” du parti d’extrême droite. « Notre censure a priori aurait été initiée contre une personnalité de gauche et d’extrême gauche. Nous avions indiqué que nous étions prêts à ne pas censurer a priori une personnalité ou un profil qui viendrait de la droite et du centre”, explique Jordan Bardella à la presse.
Jordan Bardella a néanmoins appelé le nouveau Premier ministre à « prendre en considération la nouvelle situation politique » et à « comprendre qu’il n’a ni légitimité démocratique ni majorité à l’Assemblée nationale, ce qui suppose un dialogue avec « toutes les forces représentées au sein de l’Assemblée nationale ». Parlement”.
Son allié Éric Ciotti a également annoncé que François Bayrou “ne fera pas l’objet d’une censure a priori” de la part de son groupe parlementaire, l’Union des Droits pour la République, précisant que “nos lignes rouges restent inchangées : pas d’augmentation des impôts, pas d’augmentation de l’immigration”. et le courage de réduire enfin le périmètre de l’État !
• Les LR conditionnent leur participation au « projet » Bayrou
Laurent Wauquiez, chef de file du groupe Droit républicain à l’Assemblée nationale, a écrit sur X que ses troupes « attendent désormais que le Premier ministre nous présente son projet ». Le parti de droite reconnaît que son choix est moins « facile » que celui de son prédécesseur Michel Barnier.
« Le profil et le parcours de François Bayrou ne sont pas les mêmes que ceux de Michel Barnier. (…) C’est sur la base de ce projet que nous déciderons ensemble d’une éventuelle participation”, a déclaré le député de la Haute-Loire.
• Pour LIOT, la nomination de Bayrou est « plutôt une bonne nouvelle »
The spokesperson for the LIOT group (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) Harold Huwart judged on Franceinfo that the arrival at Matignon of François Bayrou is “rather good news”, specifying that it is ” last chance government.”
“L’intérêt du pays nécessite de créer les conditions du plus grand rassemblement de tous les républicains (…) Aujourd’hui, l’esprit de responsabilité doit prévaloir, c’est au Premier ministre de créer les conditions de ce rassemblement”, a déclaré Harold Huwart.
Le groupe compte 23 députés à l’Assemblée nationale.
• Le PS demande au Premier ministre de « renoncer au 49.3 »
A travers un communiqué, le Parti socialiste a indiqué qu’il « ne participera pas » au gouvernement que formera François Bayrou. Le PS demande au successeur de Michel Barnier de renoncer au 49.3 en échange de la non-censure.
Les socialistes ont également demandé au nouveau chef du gouvernement « une garantie que (le) gouvernement ne se placera en aucun cas sous la dépendance du Rassemblement national, ni ne reprendra son programme xénophobe ».
• Pour les communistes, « non 49.3 »
Sur X, le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a appelé à « un changement de cap politique, au respect du Parlement et non du 49-3 ». Selon lui, la nomination du maire de Pau au poste de Premier ministre est une « mauvaise nouvelle ».
• LFI va déposer une motion de censure
Estimant que la nomination de François Bayrou à Matignon est « un nouveau bras d’honneur contre la démocratie », Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise, a annoncé que son parti va déposer une motion de censure.
La présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a estimé que “deux choix s’offriront aux députés : le soutien au sauvetage de Macron ou la censure”.
• Les Écologistes censureront si la même politique économique et si Retailleau reste à l’Intérieur
La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a jugé la nomination de François Bayrou à Matignon « incompréhensible sur le plan électoral ».
« Si c’est pour conserver les mêmes postes stratégiques dont M. Retailleau à l’Intérieur, si c’est pour ne rien faire sur les retraites, l’écologie et la justice fiscale, je ne vois pas quel autre choix on aurait de le censurer quand on en a l’occasion. », a menacé le saint patron des écologistes.