Est-ce que les zones 30 sont efficaces ? C’est la question que nous avons posé ce vendredi matin à notre invité de 7h45. Alors que la ville de Royan consulte en ce moment ses habitants sur l’hypothèse d’une limitation à 30 km/h dans presque toute la ville, nous nous sommes penchés sur l’expérience de Rochefort, avec l’adjoint au maire chargé de la prévention et de la tranquillité publique, Alain Giorgis. Le centre-ville de Rochefort est à 30 depuis 2007, le reste de la ville y est passé, presque entièrement, en 2016. Et la conclusion d’Alain Giorgis, avec ces années de recul, c’est que “oui ! ça fonctionne vraiment très bien !”.
“Personnellement, je trouve que c’est vraiment très apaisé”. Même si beaucoup d’automobilistes ne respectent pas réellement cette limitation à 30 km/h. “Oui, c’est une réalité, c’est une impression. Mais nous faisons pas mal de contrôles de vitesse, quasiment un par mois, et les excès de vitesse que l’on relève quand il y en a, ils ne sont pas nombreux, et ils sont entre 30 et 40, 50 km/h. Donc l’objectif est presque atteint, dans la mesure où la majorité des automobilistes sont autour de 30, et que ceux qui dépassent sont quand même sur des vitesses qui ne sont pas excessives”.
“Il y a plusieurs objectifs. D’abord, l’objectif de sécurité, puisqu’on a très peu d’accidents corporels, notamment au centre-ville. Un problème de tranquillité, parce que les voitures qui vont vite font davantage de bruit. Un problème de respect, peut-être, aussi, entre citoyens. Il y a une espèce de partage de la route qui s’est fait naturellement. Et puis, on casse la vitesse, dans la mesure où on a institué également la priorité à droite. Ça oblige l’automobiliste à être hyper vigilant parce qu’il y a des priorités à droite. Il sait également qu’il n’y a plus d’endroits à traverser obligatoires pour les piétons puisqu’on peut traverser partout. Et ça oblige aussi le piéton à être vigilant, dans la mesure où, comme il n’y a plus de passage protégé, il faudra quand même qu’il fasse attention avant de traverser, de regarder à droite et à gauche. Et ça marche !”
Alain Giorgis souligne que tout cela est finalement une question de savoir-vivre. “À Rochefort, et même en Charente-Maritimes en général, il y a encore un savoir-vivre qui se fait. Pour tout dire, sur la partie circulation, je trouve que c’est vraiment très très bien. Il y a vraiment du respect”.